Un verger en Gaspésie - Caribou

Un verger en Gaspésie

Publié le

12 octobre 2016

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Rodrigue Guitard le dit lui-même: «Fallait être un peu fou pour faire ça!» Sculpter une montagne pour y planter des arbres fruitiers en Gaspésie, dans un climat pas toujours clément: c’est tout, sauf banal. Texte et photos de Mélanie Gagné Lorsque M. Guitard et son amoureuse Julie Goudreau se sont installés à Pointe-à-la-Croix, sur la rive sud de la Gaspésie, en 1980, le verger ne faisait pas partie de leurs projets. «On voulait faire un retour à la terre, sortir de la course effrénée à la consommation. Dès la première année, on a planté des arbres, raconte-t-il. Un peu plus tard, je commençais à visualiser une rangée de pommiers. On a un ami bûcheron qui a vu plus grand encore. Il a bûché une partie du terrain au flanc de la montagne et on a planté des pommiers. Ça s’est fait graduellement, on a toujours augmenté le nombre.» Ils ont ainsi construit une culture en terrasse, rare au Québec, mais fréquente en Europe et en Asie. Le verger Pomme en fête compte maintenant 700 pommiers et on peut y cueillir 25 variétés de pommes, dont la préférée du public, selon M. Guitard, la Cortland. Environ 5000 personnes passent chez Pomme en fête en une saison. Le couple prend le temps de les informer sur les pommes et sur la façon de les cueillir. [gallery type="rectangular" link="file" ids="1240,1238,1239,1241,1242,1237"] Rodrigue Guitard a un instinct d’agriculteur et connaît bien la nature. Il a appris le métier de façon autodidacte et avec l’aide de ses amis producteurs de La Fleur du Pommier au Nouveau-Brunswick. «Quand je veux une information, je vais les voir, dit-il. Je ne vais surtout pas aller voir des agronomes de la région! Eux, ils connaissent que la patate et le lait. Ils ne connaissent pas les arbres fruitiers.» Actuellement, le verger est le plus grand de la péninsule. C’est que le climat donne de la misère aux producteurs. «Quand il fait -32°C ou plus froid, ça affecte certains arbres, explique le pomiculteur. J’ai planté des Gala il y a quatre ans et je ne crois pas qu’un jour j’aurai des pommes, concède-t-il. La McIntosh, la Lobo et la Cortland, par contre, ne semblent pas affectées par le froid. Il y a d’autres variétés, en production biologique, la Red Free, la Freedom, dont les arbres ont été blessés par le froid. Une fois que l’arbre est blessé, ça crée une porte d’entrée pour la maladie et ensuite c’est du travail de les soigner.»
«Avec le temps, je suis devenu un expert en soin de maladies. Faire des pansements, des amputations.»
Le métier est exigeant, mais valorisant et rassembleur. Le nom de l’entreprise évoque le plaisir de cueillir des pommes en bonne compagnie: «J’aime entendre le rire des gens, les éclats de rire des enfants. Quand les gens viennent, c’est la fête puisqu’ils rencontrent leurs amis. Notre satisfaction vient du plaisir des clients à profiter du verger. C’est ça qui nous rend heureux!» conclue M. Guitard. À lire aussi: Le bonheur est dans la pomme, un essai de Jean-Pierre Lemasson
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