Vignes en ville: cuvée montréalaise sur le toit du Palais des congrès - Caribou

Vignes en ville: cuvée montréalaise sur le toit du Palais des congrès

Publié le

25 août 2017

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Déguster un verre de vin au centre-ville de Montréal, à quelques mètres de l’endroit où a poussé le raisin qui a servi à le concevoir? Ça pourrait être possible sous peu grâce au projet Vignes en ville, chapeauté par le laboratoire sur l’agriculture urbaine de l’UQAM (AU/LAB). Texte et photos de Jessica Émond-Ferrat Officiellement inauguré jeudi, ce quatrième volet du Laboratoire d’agriculture urbaine du Palais des congrès de Montréal – débuté en 2011 avec le potager Culti-VERT – fera naître le premier vignoble urbain sur toit au Canada. Il n’en existe qu’un autre dans le monde: Rooftop Reds, à Brooklyn, aux États-Unis, lequel a fortement inspiré l’instigatrice de Vignes en ville, Véronique Lemieux, aussi propriétaire de l’agence d’importation de vins natures et biologiques Les vins d’épicure. Depuis juillet, sur le toit du Palais des congrès, 80 petites vignes plantées dans des «smart pots» (des pots en géotextiles) forment quatre rangées identifiées par leur cépage: un blanc – le Frontenac blanc –, et trois rouges – le Marquette, le Petite perle et le Frontenac rouge. «On a choisi ceux-là parce qu’il nous fallait un potentiel d’assemblages intéressants et variés. Ça devait aussi être des cépages utilisés fréquemment au Québec, parce que l’une des missions du projet est de faire la promotion des vins québécois, encore méconnus ici», soutient Véronique Lemieux, qui estime qu’il sera possible dans cinq ans de goûter la première cuvée de son vignoble. Les vignes rustiques utilisées présentent plusieurs atouts pour la croissance en ville, explique Véronique Lemieux. Résistantes, elles ne nécessitent pas l’utilisation de pesticides, et l’eau de pluie suffit à les arroser. Qui dit «laboratoire» dit «expérimentation», et différents types de terreaux (et de smart pots) sont donc testés pour déterminer ce qui conviendra le mieux à la croissance des vignes. Véronique Lemieux affectionne particulièrement un mélange de verre broyé (qui a des propriétés semblables à celles du sable) et d’argile, qui permet d’appliquer le concept d’économie circulaire: «On met le vin en bouteille, puis on utilise le verre de cette bouteille pour produire le terreau qui servira à faire pousser la vigne qui donnera d’autre vin, résume-t-elle. Ça donne une deuxième vie au verre.» Fraises de ville Si les toits de chics hôtels montréalais ne se profilaient pas à l’horizon, on ne se croirait pas en plein centre-ville quand on se trouve au beau milieu de la verdure et de la fraîcheur que celle-ci emmène sur le toit du Palais des congrès. En plus des vignes, le Laboratoire d’agriculture urbaine y produit annuellement entre 650 et 1000 kilogrammes de fruits, légumes et fines herbes grâce à Culti-VERT. Depuis 2012, le toit abrite également trois ruches d’abeilles polinisatrices, et l’an dernier, il a accueilli VERTical, un projet d’agriculture de fraises, plantes comestibles et aromates sur échafaudages. Afin de respecter la mission de production locale, les récoltes du toit sont destinées à être vendues à des restaurants ou commerces dans un rayon de deux kilomètres du Palais des congrès. Malgré un été difficile parce que très pluvieux, plusieurs fruits rouges ornaient les quelque 10 000 plants de fraises lors de la visite des médias, et Éric Duchemin, directeur d’AU/LAB, confiait que son équipe espérait pouvoir y développer éventuellement leurs propres variétés de fraises, comme les alpines, une variété dont les baies sont blanches même une fois mûres. L’objectif pour le Laboratoire d’agriculture urbaine du Palais des congrès, qui souhaite devenir un leader en matière d’agriculture sur les toits, est maintenant de prendre encore plus d’expansion. «Les toits du Palais des congrès s’étendent sur trois hectares, fait remarquer Éric Duchemin. Si on verdit plusieurs de ces toits, ça peut avoir un impact considérable dans la réduction des îlots de chaleur.»

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