Dans l’assiette de Katerine-Lune - Caribou

Dans l’assiette de Katerine-Lune

Publié le

06 novembre 2018

publicité
Dans l’assiette de Katerine-Lune Rollet ce mois-ci: le nouveau restaurant Arvi à Québec, le point sur l'identité culinaire québécoise et manger bio local tout l'hiver, c'est possible!

Un Arvi qui donne envie d’y retourner!

C’est avec grand bonheur (et quelques attentes) que je me suis attablée au nouveau Arvi dans Limoilou. Ce restaurant de Québec, propriété du chef François Blais et de Julien Masia (qui était avec Blais au Bistro B et maintenant aux commandes de la cuisine) est avant-gardiste pour la capitale. Il est, à ce que je sache, le premier restaurant de la ville servant uniquement un menu fixe de plusieurs services. Je me souviens quand Antonin Mousseau-Rivard avait choisi une formule semblable à Montréal avec Le Mousso; tout le monde lui avait prédit un échec. Mousseau a tenu tête et a reçu quantité d’éloges. Sa table est aujourd’hui un incontournable. La même chose risque-t-elle d’arriver au Arvi? Je ne connais pas assez la clientèle de Québec pour savoir si elle est prête à s’attabler en grand nombre pour un 5 services à 70$, mais c’est assurément une expérience qui vaut la peine. D’abord, il y a le lieu tout ouvert qui a été complètement transformé: bye bye l’ancien magasin de skateboard! Les plafonds ont été défoncés et la cuisine avec ses trois grands îlots trône au centre de la pièce. Parfait pour espionner les maîtres à l’œuvre. Dans cette formule conviviale, les trois cuisiniers font aussi le service et dans les assiettes on retrouve des produits du terroir, des pâtes maison, des plats bien délicats et balancés. Mention spéciale pour le bœuf mi-cuit (un peu comme une technique à l’unilatéral) avec estragon et chanterelles ou le poireau coriandre, jaune d’œuf et tête d’échalote frite. J’ai même eu droit à du (rare) thon rouge québécois. Belle attention, le menu est aussi disponible en version végétarienne. En discutant avec Julien Masia, je me suis rendu compte qu’il n’y avait plus de critiques gastronomiques dans le Journal de Québec et Le SoleilC’est vraiment dommage pour les bonnes tables dont ces écrits pouvaient faire connaître et attirer des clients en grand nombre.

Qu’est-ce qui définit la cuisine québécoise? L’éternelle question!

De quoi se compose notre cuisine québécoise et quelle est notre identité? Ces questions ont été adressées le 26 octobre dernier pendant le Colloque sur l’identité culinaire québécoise dans le cadre du Rassemblement patrimoine vivant 2018. Pour l’occasion des intervenants en gastronomie et agroalimentaire sont venus définir notre cuisine et se questionner sur «comment peut-on puiser dans nos traditions pour construire la modernité»? Comme conférenciers, il y a eu, entre autres, Benoit Arseneau, copropriétaire du Fumoir d’Antan, un économusée du boucanage et du fumage, de Havre-aux-Maisons. Il a raconté comment l’ouverture annuelle de la pêche aux homards est un élément fort de la culture des Îles-de-la-Madeleine. Il expliquait que pour la mise à l’eau des bateaux (qui se fait habituellement la première fin de semaine de mai) 325 pêcheurs et 650 aides-pêcheurs sont présents le vendredi. Cette pêche rallie plus de 3000 personnes et le lundi soir où le premier souper de homard est organisé plus de 60% des Madelinots sont présents! Précédemment, un participant avait mentionné que l’identité désigne autant ce qui perdure que ce qui distingue et ce qui rassemble. On peut dire que la pêche dans cet archipel en est un bon exemple. Manuel Kak’Wa Kurtness, l’auteur du livre de cuisine des Premières Nations PatchaMama, est probablement la personne qui m’a le plus touchée. Il a pris la parole au micro et a souligné la «cuisine invisible» de son peuple: de tous ces plats, ces traditions et ce savoir qui sont inconnus de la population générale. Cette expression est tellement juste qu’elle m’est allée droit au cœur.

Pour goûter l’hiver autrement

L'hiver dernier, j'ai décidé de tenter l'expérience de manger des fruits et des légumes uniquement biologiques et locaux. Devrais-je me résigner à manger des patates et des carottes pendant 5 mois? Mais non! J'ai eu une belle surprise en m'abonnant aux Bio Locaux. Ce regroupement de plusieurs fermiers offre des paniers tout l'hiver, mais le bonheur c'est la flexibilité. D'abord, on choisit ce qui compose notre panier (8 livres par 2 semaines de ce que l'on veut pour le petit panier). Comme ce sont plusieurs fermes regroupées, le choix est beaucoup plus grand qu'une seule ferme (en mars j'avais encore accès à 13 différents légumes!). Il est aussi possible d’ajouter de la viande, des œufs ou du pain, tous bios. En plus, l’abonnement permet de déterminer le nombre de semaines désirées. Mais surtout, il est possible de changer à 48h d'avis où sera livré notre panier parmi plusieurs points de livraison. Tout cela sous le chapeau d'Équiterre. Bref, pourquoi continuer à acheter vos légumes à l'épicerie cet hiver?
publicité

Plus de contenu pour vous nourrir