Mon souhait pour 2019: que l’on découvre la cuisine des Premières Nations - Caribou

Mon souhait pour 2019: que l’on découvre la cuisine des Premières Nations

Publié le

20 janvier 2019

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On se souviendra de 2018 comme une année où l’on a beaucoup parlé des Premières Nations. Que ce soit pour des questions d’appropriation culturelle, la fin des commissions d’enquête ou pour parler des conditions de vie de ses habitants (en novembre dernier, il y avait encore 66 communautés qui n’avaient pas accès à de l’eau potable), ce «peuple invisible» a pris plus de place dans l’actualité. Il était temps! On a aussi davantage parlé de cuisine autochtone. Mais encore trop peu à mon avis. Voilà pourquoi j’aimerais qu’en 2019, nous découvrions et savourions cette cuisine. Chronique et photos de Katerine-Lune Rollet Pour ma dernière chronique de l’année à l’émission radiophonique Médium Large, j’ai proposé de réfléchir à notre ignorance collective au sujet de cette alimentation. Nous pouvons décrire les spécialités de la Corée, du Pérou ou des Antilles, mais qui pourrait me donner une recette d’un plat des Premières Nations? En compagnie de l'historien et cuisinier Marc-Olivier O'Bomsawin et du consultant culinaire innu et auteur Manuel Kak'wa Kurtness nous avons énuméré les défis de cette cuisine invisible. D’ailleurs pendant ce segment, l’un des invités a mentionné qu’il n’existait pas vraiment de livres sur la cuisine autochtone. C’est faux. Il en existe quelque-uns, la plupart épuisés, c’est vrai, qu'on peut toujours les trouver en bibliothèque. En voici deux:
  • Histoire de la cuisine familiale du Québec, tome 1, de Michel Lambert, publié chez GID. (L’auteur fait le lien entre la cuisine actuelle et ses origines autochtones)
  • Cuisine amérindienne, de Françoise Kayler et André Michel aux Éditions de l’Homme
J'avais tant d'autres choses à dire, et parce qu'on n'aime pas le gaspillage (!), je vous partage le reste de mes recherches.

Où déguster la cuisine des Premières Nations?

Dans plusieurs métropoles canadiennes, on retrouve des restaurants dédiés à la cuisine des Premières Nations. Toronto en a deux, alors que Vancouver, Edmonton et Winnipeg en ont chacune un. Au Québec, il faut se rendre à Wendake, une réserve indienne huronne-wendat près de la ville de Québec, pour s'attabler à l'un des trois restaurants de cuisine autochtone (un a récemment été la proie des flammes, mais il sera reconstruit). L’été, le Café de la Maison ronde au square Cabot, près du métro Atwater, sert sandwichs et salades avec des ingrédients associés à la cuisine des Premières Nations comme le saumon, le maïs et les canneberges. C’est un projet de réinsertion en milieu de travail du journal L’Itinéraire. Sinon, il existe quelques évènements où l’on offre cette cuisine, comme lors du festival Présence autochtone ou À la rencontre des grands chefs au Château Frontenac à Québec.

Vedettes montantes de la cuisine des Premières Nations

Depuis 2016, le Collège Algonquin à Ottawa dispose d’un programme de cuisine autochtone. Les enseignants, tous issus des Premières Nations, enseignent les techniques de base en cuisine en focalisant sur les différents aspects de l’alimentation des Premières Nations. Pour certains étudiants, c’est une façon de renouer avec leurs racines. Assurera-t-on ainsi une relève de chefs grâce à ce cours? C’est à suivre. Comme le coût d’ouverture d’un restaurant est énorme, plusieurs cuisiniers débutent en offrant un service de traiteur. C’est le cas de Norma Condo, une Micmac de la Gaspésie qui opère un service de traiteur et aimerait éventuellement ouvrir un restaurant en Gaspésie. Pour revenir à ses racines, elle ne cuisine pas avec les épices, mais avec ce qu’elle trouve dans la forêt. Par exemple, au lieu de mariner l’orignal dans le sucre et le sel, elle le fait avec un bouillon de branches de cèdres. Elle participera prochainement à une émission de télé avec Chuck Hughes. Son traiteur: Miqmak Catering Indigenous Kitchen. George Lenser, de Squamish en Colombie-Britannique, a travaillé deux ans chez Joe Beef à Montréal et espère ouvrir son propre restaurant. Finalement, il y a la formidable cheffe Christina Bruneau du Feast Bistro à Winnipeg dont j’avais parlé dans cette chronique à la radio. En terminant, si comme moi, vous avez beaucoup voyagé, mais vous n’êtes pas capable d’indiquer où se trouve la nation des Naskapis sur une carte du Québec, voici un petit rappel des 11 nations et des 55 communautés. ;-)
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