Des néo-agricultrices en quête d’authenticité - Caribou

Des néo-agricultrices en quête d’authenticité

Publié le

10 avril 2019

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La nouvelle génération d’artisans de la terre s’évertue à casser les modèles du passé en favorisant la diversité des cultures, l’innovation des techniques et la production biologique. Un vent de changement au parfum de plus en plus féminin.

Texte de la rédaction, présenté par Unis TV

Annie-Claude Lauzon, Justine Chouinard et Mélanie Villemaire, que l’on pourra suivre dans la deuxième saison de la série Les fermiers, diffusée sur Unis TV, incarnent parfaitement cette relève de néo-agricultrices. Toutes trois ont butiné d’études en métiers, avant de succomber à la passion horticole, puis agricole. Les trois jeunes femmes ont adopté ce mode de vie agraire passé la trentaine et elles sont à la tête de leur propre projet, exactement à l’image des statistiques dépeignant la relève agricole québécoise.

D’après les chiffres du «Portrait de la relève agricole au Québec 2016», publié par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, le taux de femmes parmi les nouveaux propriétaires d’entreprises agricoles est passé de 24% en 2006 à 27% en 2016.

Et parmi les entrepreneurs agricoles qui établissent de nouvelles productions, le taux de femme dépasse les 30% depuis une décennie déjà. Ce sont 44% des femmes qui développent leur propre entreprise agricole contre 32% des hommes qui bénéficient en plus grand nombre du transfert familial.

La Fermette d’Annie-Claude et Justine

Les agricultrices Annie-Claude Lauzon et Justine Chouinard

Annie-Claude et Justine ont commencé par s’initier à l’agriculture urbaine autour de leur appartement de Montréal, puis par le biais de projets collectifs de jardins et de ruches urbaines. Les deux femmes, qu’on a pu voir travailler à la Ferme des Quatre-Temps dans la première saison des Fermiers, ont cumulé les stages de formation et les connaissances en environnement afin d’aller au bout de leur passion pour l’agriculture.

«Notre cheminement, c'était de trouver une profession, un mode de vie qui a du sens et qui correspond à nos valeurs. On avait envie de participer à un changement social et environnemental», confie Annie-Claude, 34 ans, détentrice d’une maîtrise en environnement.

«L’agriculture nous permet d’avoir un impact sur l’environnement et la production alimentaire à notre échelle, ajoute Justine, 33 ans, qui a étudié en arts visuels et en histoire de l’art. Et quand tu veux te lancer en agriculture, t’as vraiment envie d’avoir ton projet. Tu sais qu’il va y avoir des défis, mais t’as envie de réaliser ta vision.»

La Fermette d’Annie-Claude et Justine, implantée à Hemmingford tout près de la Ferme des Quatre-Temps, entame sa deuxième année avec l’élan d’un premier tour du calendrier bien réussi. Leur production biologique intensive compte environ une quarantaine de légumes, dont plusieurs variétés de tomates qu’elles distribuent dans des restaurants et des marchés fermiers.

C’est que le duo a tendu la main à des restaurateurs montréalais, la Buvette Chez Simone et le Café Parvis, qui sont devenus partenaires de l’entreprise. Les légumes de La Fermette passent ainsi directement du potager à la table.

En matière de type d’exploitation, la production maraîchère demeure marginale au Québec, mais gagne lentement du terrain auprès des agricultrices. Celles-ci choisissent la culture des légumes dans une proportion de 8%.

Parmi les entrepreneurs agricoles qui établissent de nouvelles productions, le taux de femme dépasse les 30% depuis une décennie déjà.

La Ferme des Quatre-Temps à Charlevoix

Le cas de Mélanie Villemaire représente un autre bel exemple. L’agricultrice de 40 ans a étudié en horticulture ornementale et a travaillé 11 ans sur la propriété de la famille Desmarais à Sagard, dans Charlevoix, avant de prendre en main la nouvelle Ferme des Quatre-Temps, à Port-au-Persil, dans la même région.

Face à un climat bien différent, beaucoup plus nordique, son défi consiste à déployer diverses techniques pour prolonger la saison des récoltes.

«On veut montrer que c’est possible de faire de l’agriculture avec nos méthodes biologiques même au nord.»
–Mélanie Villemaire, en qualifiant le 47e parallèle de désert alimentaire en matière de produits frais.


Mélanie se rassure cependant en regardant la jeune relève qui vient l’épauler pour la saison. Elle découvre de futurs agriculteurs «enthousiastes, dynamiques et créatifs» qui ont une vision claire du modèle qu’ils veulent.

La deuxième saison des Fermiers sera diffusée à compter de ce jeudi, 20h, sur Unis TV. L'épisode diffusé sera disponible dès le lendemain sur unis.ca.

➤ À lire à ce sujet: Faire sa place dans une industrie aux traditions masculines

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