Les institutions mangent local: 5 idées inspirantes

Les 21,22, et 23 septembre des dizaines d’établissements partout dans la province ont célébré les aliments locaux dans le cadre de l’événement Les institutions mangent local! organisé par Aliments du Québec et Équiterre. Que ce soit à la garderie, à l’école, au cégep, à l’université, dans les établissements de santé ou au bureau, de petites et de grandes actions se sont déployées pour faire connaître aux usagers l’importance de découvrir, cuisiner et déguster les produits du Québec. Retour sur cinq initiatives inspirantes. 

Texte présenté par Aliments du Québec au menu

Le menu 100 % québécois de la cafétéria de l’ITHQ

À l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), l’approvisionnement local est bien ancré dans les pratiques. «Ça fait déjà partie de nos valeurs institutionnelles depuis plusieurs années», souligne le chef exécutif du Restaurant de l’ITHQ, Jonathan Lapierre-Réhayem. 

Lundi, mardi et mercredi dernier, le menu de la cafétéria poussait toutefois la note un peu plus loin. Les étudiants et le personnel ont ainsi eu l’occasion de goûter tantôt une longe de porc du Rang 4 à la Blanche de Chambly, tantôt des brochettes de tempeh de Noble Bean, du poulet rôti de la ferme La Rose des Vents ou encore un filet de truite des Bobines. «Pour l’événement, on a décidé de mettre de l’avant certains des producteurs avec qui nous travaillons, les coups de cœur de l’équipe», continue celui qui est aussi directeur de la restauration commerciale. 

Certes, ce modèle exige parfois plus de réflexion, convient le chef, d’autant que «l’approvisionnement en grand volume peut être un défi». L’ITHQ prouve néanmoins que la chose est tout à fait possible.

La salsa du CHU Sainte-Justine

Cette semaine, Sainte-Justine organisait plusieurs activités destinées autant à ses petits patients qu’à leurs parents et aux professionnels de la santé qui y travaillent, à commencer par un atelier culinaire bien spécial diffusé sur Facebook. Le chef Paul Lecours, assisté de l’animatrice Anaïs Favron et de la nutritionniste Caroline Champoux, y cuisinait une salsa à partir de légumes de saison cultivés ici. 

Ladite salsa était en outre proposée aux patients hospitalisés, tandis qu’un menu végé à base de légumes bios était offert à la cafétéria.  

L’atelier était aussi un prétexte pour présenter officiellement l’agriculteur Robin Fortin de la ferme La Berceuse, qui approvisionne le CHU Sainte-Justine en légumes frais durant la belle saison. Au total, l’hôpital calcule que 55% des aliments servis dans ses murs sont de provenance locale.

«C’est un partenariat gagnant-gagnant puisque nous partageons les mêmes valeurs», estime Josée Lavoie, chef du service diététique. Une association appelée à se poursuivre encore l’année prochaine, annonce-t-elle. 

Le potager de la Garderie Bonne Aventure

À deux pas du centre-ville de Montréal, la Garderie Bonne Aventure initie les tout-petits à l’agriculture urbaine depuis 2012. On peut d’ailleurs voir plusieurs bacs alignés le long des murs qui donnent sur la cour où les enfants jouent. «Il n’est pas rare qu’ils rentrent avec une tomate ou un poivron dans les mains», témoigne la directrice, Erin O’Connell. 

Et si les récoltes du petit potager ne suffisent pas à nourrir tout le monde, le chef, Peter Parsons, se fait un devoir de proposer des aliments sains, locaux et issus de sources durables chaque jour. «Nous travaillons avec les fermes Valens, Distribution 3^e génération et Marché de la Commune», énumère Erin O’Connell, ajoutant qu’il arrive souvent que les parents demandent à chef Peter de partager ses recettes, tant les petits les apprécient.

Cette semaine, le groupe des 4-5 ans a d’ailleurs été invité dans sa cuisine afin de participer à la création d’une collation à partir des produits disponibles dans leur panier de produits bios. Parce que, oui, la garderie joue aussi le rôle de point de collecte pour des paniers d’agriculteurs d’ici pour les parents et les résidants du quartier.

Les courgettes de Lac-Mégantic

Le tout petit Centre d’études collégiales de Lac-Mégantic – cette antenne du Cégep Beauce-Appalaches compte moins de 100 étudiants – organisait en début de semaine un concours culinaire. En tout, 30% de la communauté collégiale ont participé au défi «Cuisine ton zucc!» en tant que cuisiniers ou goûteurs. Une belle réussite, se réjouit l’enseignante Ida Rivard, responsable du Comité environnement responsable (CER) du cégep.

Le concept? Les participants étaient invités à rapporter à la maison l’une des courgettes très locales qu’une enseignante a fait pousser dans son jardin pour en faire un plat. Le lendemain, les goûteurs votaient pour leur recette préférée. Le gagnant, Yoakim Galipeau-Théberge, a remporté le concours grâce à son tartare de saumon et courgette.

La dégustation ne s’arrêtait toutefois pas là! Le CER en a profité pour présenter son tout nouveau projet de micropousses, «plantées, bichonnées et cueillies» dans les locaux du cégep, pour le plus grand bonheur des étudiants. Difficile de faire plus local!

Le jardin de l’école secondaire Roger-Comtois

L’événement Les institutions mangent local! a été l’occasion pour la cantine de l’école secondaire Roger-Comtois, qui s’approvisionne localement depuis plusieurs années déjà, de servir un menu 100% québécois. Et les initiatives de l’établissement d’enseignement situé à Loretteville, près de Québec, ne s’arrêtent pas là.

«L’école encourage beaucoup tout ce qui est approvisionnement local», indique Stéfanie Gaudreault, gestionnaire administrative. 

Pas étonnant, dans ce contexte, que l’école ait lancé un projet pédagogique de jardin communautaire, Le Potager de Roger, où sont cultivés courges, légumes-racines et haricots. «La COVID-19 a ralenti le projet, mais dans la phase 2, nous allons planter des petits fruits et des arbres fruitiers», précise-t-elle.  

À terme, le fruit des récoltes sera même intégré dans certains plats de la cafétéria. «L’année prochaine, si tout va bien!»