Charlevoix à petites gorgées - Caribou

Charlevoix à petites gorgées

Publié le

26 juillet 2021

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Si les Québécois prennent de plus en plus plaisir à se nourrir de leur terroir, ils apprécient tout autant s’en abreuver. Charlevoix, pays de prés et de montagnes, a tout pour combler cette insatiable soif de découvertes…Voici nos arrêts préférés sur la route des nectars charlevoisiens.  

Texte d'Émélie Bernier

Êtes-vous un Charlevoyou?

La Famille Migneron se passe presque de présentation. On connaît le fromage épithète, un des premiers fromages québécois inspirés de la vaste tradition européenne. Comme vins et fromages forment une paire historique et que les fondateurs sont d’indécrottables épicuriens, l’idée de produire du vin n’a jamais été bien loin… Un vignoble a vu le jour en 2012 et compte aujourd’hui 14 000 plants de vigne en régie biologique. 

La relève de la famille Migneron, Madeleine et Alexandre Dufour, gère les destinées des vins et spiritueux Charlevoyou. Cet été, on goûtera à un Vandal Cliche dont la matière première a fructifié au Cap-Tourmente. Le muscat sec, le rosé et le rouge sont pour leur part élaborés à partir de raisins cultivés sur les terres de la famille Dufour, à quelques kilomètres à l’ouest du centre-ville de Baie-Saint-Paul.  Convoités, un «carbo», un «brute», des bulles rouges et une délicieuse «grappa» québécoise, du petit nom de «grappe» chez les Charlevoyous, font sporadiquement des apparitions dans les tablettes… Serez-vous parmi les chanceux à mettre la main dessus? 

Madeleine Dufour goûte l’eau de vie de petit lait à même la cuve. Crédit photo: Émélie Bernier

Outre ces divins nectars, la Famille Charlevoyou crée une délicate eau-de-vie de petit lait, la première du genre, faite à partir des résidus liquides de la fromagerie, le lactosérum. Des gins saisonniers, élaborés à partir de la même matière première et des aromates qui poussent à foison sur les terres environnantes, sont offerts au fil des cuvées.

La Famille Migneron 
1339, boulevard Monseigneur-De Laval, Baie-Saint-Paul  

Au pays de Menaud

En quittant Baie-Saint-Paul, cheminez sur la route du fleuve ou celle des montagnes jusqu’à Clermont. Dans un quartier industriel qui paie peu de mine se cache Menaud, distillerie et brasserie. Dans cet antre trônent d’immenses alambics de cuivre étincelants. Enveloppé par l’odeur singulière des fermentations quasi alchimiques en cours, prenez le temps de savourez les excellentes bières ou les spiritueux fins de la maison ou, à tout le moins, d’en faire provision. Avec un peu de chance, vous pourrez goûter les bières Bourbon, Framboise et Bruyère, introuvables en dépanneur, ou la petite nouvelle, Mûre, à la jolie robe ambrée, affinée en fût de bordeaux.

Quelques exclusivités ne sont servies que sur place dont le génépi, un spiritueux à base d’herbe inspiré d’une tradition française, et le gin Maria, dont tous les ingrédients sans exception proviennent de Charlevoix. 

Les fruits de cueillette sauvage sont d’ailleurs à la base de l’élaboration des bières et spiritueux de Menaud. 

Délicates, les liqueurs Camerise, douce et acidulée à la fois, et Rhubarbe, à l’étonnant parfum de banane, sont à découvrir ! 

Tous les spiritueux de Menaud sont présentés dans une magnifique bouteille signature, tantôt verte, tantôt translucide. Ramenez-en une dans vos bagages ! Le contenu dûment dégusté, on gardera le contenant pour y glisser un petit bouquet de fleurs des champs ! Il y a ceux qui boivent pour oublier, et ceux qui s’enivrent doucement pour se souvenir de leurs vacances merveilleuses dans Charlevoix… 

Menaud 
1, rue de la Rivière, Clermont

Picole apicole chez Hydromel Charlevoix

Alexandre Côté et Anthony Dufour sont tombés sous le charme des abeilles. Le premier est propriétaire du resto-bar Tony et Charlo, planté en plein cœur de Baie-Saint-Paul. Le second était enseignant, avant de plonger tout entier dans le monde merveilleux du miel et de ses dérivés.

Anthony Dufour et Alexandre Côté goûtent le fruit de leurs efforts. Crédit photo: Émélie Bernier

Ensemble, ils chérissaient le désir d’honorer le labeur des butineuses. C’est chose faite, et bien faite, avec Hydromel Charlevoix. La pimpante usine d’Hydromel Charlevoix se cache d’ailleurs tout au fond de la cour du sympathique resto, une vaste terrasse urbaine où il fait bon s’attabler.  

Par quelque embrouillamini législatif, les spiritueux d’Hydromel Charlevoix ne pourront pas être servis au resto limitrophe, mais qu’à cela ne tienne, on pourra «apicoler» gaiement juste à côté ! Si tel est votre souhait, une dégustation couronnera votre visite de l’usine qui sera ouverte au public dès le 14 août et où on vous invitera à suivre un circuit informatif passionnant, de l’abeille à la bouteille. Vous y apprendrez notamment que le miel de chacun des ruchers d’Hydromel Charlevoix a un goût unique, directement lié à l’écosystème où butinent les abeilles et au moment de l’extraction. Saurez-vous deviner le subtil effluve de la verge d’or d’août, du trèfle rose de juillet, des fleurs de bleuets de mai? Cette singularité se traduit évidemment dans les vins et spiritueux qui sont élaborés à partir de l’or liquide qui recèle la délicate empreinte du territoire. Différents aromates, fruits et autres végétaux, cultivés ou cueillis aux alentours de chacun des ruchers, sont incorporés dans les bouteilles. De la propolis, sublimement aromatique, du mélilot sauvage, de la verveine citronnée et de la lavande entrent dans la composition du premier gin de la maison. 

Dès l’an un, l’hydromellerie et distillerie artisanale pourrait produire trois spiritueux et des vins de miel qui porteront la signature des ruchers disséminés sur le territoire. 

Hydromel Charlevoix
49, rue Saint-Jean-Baptiste, Baie-Saint-Paul

Le cidre s’éclate!

La coquette petite Isle-aux-Coudres abrite un immense verger où poussent à foison les fruits de la passion du grand manitou hyperactif de la Cidrerie et Vergers Pedneault, Michel Pedneault, qui n’a de cesse d’inventer de nouvelles potions. Mistelles, cidres et moûts ont en commun un petit côté suave où le goût du fruit (pomme, poire, prune, amélanche ou cerise) règne. Confidence: notre cœur bat pour la divine mistelle de prune ! Profitez de votre passage pour visiter l’instructif Économusée du cidrier.

Une impressionnante variété de produits est offerte à la Cidrerie et Vergers Pedneault. Crédit photo: Pierre Rochette

Cidrerie et Vergers Pedneault
3384, chemin des Coudriers, L’Isle-aux-Coudres

Nouveau venu sur la pétillante scène du cidre québécois, le Verger et cidrerie Baie St-Pomme offre depuis quelques jours à peine son premier cidre fermier. Sapide à souhait et inspiré de la tradition normande, ce jus est élaboré avec des levures sauvages dénichées à même les vergers familiaux où se côtoient pommiers sauvages et pommiers plantés jadis par les aïeux du cidrier. Outre les cidres dont la famille s’agrandira au fil des récoltes, Baie St-Pomme distille un étonnant brandy blanc de pommes, le Kalvad’ours, un clin d’œil au rôle essentiel des ours dans l’implantation de dizaines de variétés originales de pommiers… L’explication vous attend dans le bas de la baie, à Baie-Saint-Paul.

Nicolas Filion a ouvert son kiosque de vente à la ferme juste à temps pour le début du Festif!. Une scène du festival charlevoisien était d’ailleurs érigée dans un des champs de la famille Filion. Crédit photo: Émélie Bernier
Le cidre Le Premier et le « Kalvad’ours », premiers nés de la famille Baie St-Pommes. Le Kalvad’ours est distillé sur place. Son goût s’apparente à celui d’une vodka fine. Crédit photo: Émélie Bernier

Verger et cidrerie Baie St-Pomme
52, chemin de la Pointe, Baie-Saint-Paul

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