Se mettre à la cuisine antigaspi, c’est payant! - Caribou

Se mettre à la cuisine antigaspi, c’est payant!

Publié le

08 octobre 2022

Texte de

Virginie Landry

Le 29 septembre était la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture décrétée par l’Organisation des Nations unies. Un défi social, environnemental et économique qui touche tout le monde sur la planète et auquel il est grand temps de s’atteler. Par où commencer? Des experts québécois en la matière nous offrent des trucs et des conseils.
Antigaspillage
Le 29 septembre était la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture décrétée par l’Organisation des Nations unies. Un défi social, environnemental et économique qui touche tout le monde sur la planète et auquel il est grand temps de s’atteler. Par où commencer? Des experts québécois en la matière nous offrent des trucs et des conseils.
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Selon les plus récents chiffres de Recyc-Québec, une famille canadienne gaspille en moyenne l’équivalent de 1300$ en nourriture par année. En outre, 63% des aliments jetés ou compostés au Canada auraient pu être consommés, alors que 45% de la nourriture qui est gaspillée sont les fruits et les légumes.

«Le gaspillage alimentaire, c’est aussi un gaspillage d’argent», déclare d’emblée Gabrielle Dessureault, coordonnatrice du projet Sauve ta bouffe, une initiative des AmiEs de la Terre de Québec, qui offre entre autres des ressources et des ateliers culinaires antigaspillage.

Éric Ménard, aussi surnommé Éric l’Enverdeur, fondateur du site Web Tu ne vas pas jeter ça sur lequel il offre trucs et recettes pour contrer le gaspillage alimentaire, s’insurge à son tour:

«C’est devenu tellement banal de gaspiller. On se dit que ça va dans le compost de toute façon, donc que c’est correct. Mais non!»
Éric Ménard

Pourquoi gaspille-t-on? Les raisons sont nombreuses: manque de temps et d’organisation, surconsommation, manque de connaissances sur la conservation des aliments (date de péremption) et de créativité en cuisine. En fait, il est tout simplement question d’habitudes, notent les experts.

Entamer son virage

Chloé Gouveïa, qui donne des ateliers de cuisine antigaspi avec l’organisme Le Semoir, révèle que la première chose qu’elle invite ses élèves à faire est de «réaliser la quantité de nourriture qu’on gaspille, et quel aliment on gaspille le plus».

Les légumes feuilles, comme les laitues, les épinards et les fines herbes, reviennent souvent comme étant les aliments les plus gaspillés, parce que leur conservation demande des efforts. Les entreposer en mettant les racines dans l’eau permet de les garder frais et croquants plus longtemps.

Il y a aussi les aliments qu’on achète pour une seule recette, mais dont, ensuite, on ne sait plus quoi faire, comme de la crème sure, une farine particulière ou une sauce spéciale. Il faut planifier une deuxième, voire une troisième utilisation à tout ce qu’on achète afin de ne rien perdre.

Ce qui aide beaucoup, c’est de bien organiser son réfrigérateur et son garde-manger: les garder propres et bien rangés, mettre ce qui est rapidement périssable devant, entreposer le vrac et les restants de la veille dans des plats transparents.

Avant d’aller à l’épicerie, il est recommandé de faire un rapide inventaire de ce qui se trouve dans les armoires, afin de constater à quel point on a déjà beaucoup de nourriture à la maison.

Idées gourmandes

«Si c’est défraîchi, mais pas moisi, il y a de l’espoir», note Éric Ménard. On peut facilement cuisiner une carotte molle, des fines herbes flétries ou des fruits «poqués», sans crainte de s’intoxiquer.

Pas le temps de cuisiner? «On les met au congélateur pour gagner un peu de temps. On pourra les cuisiner plus tard. Il ne faut pas cependant que ça devienne une poubelle à retardement», prévient-il.

Gabrielle et Chloé ajoutent que prévoir des recettes «touski» (tout ce qui reste) à son menu de la semaine permet de ne rien perdre. Parmi leurs plats préférés, elles nomment les omelettes, les pizzas, les pâtes, les sandwichs et les soupes. Tout peut y passer: des restes de viande, de fromage, de poisson, de légumes… tout!

Pour les plus avancés dans une démarche antigaspi, Éric Ménard suggère de se mettre à valoriser toutes les parties d’un aliment. Comme faire un bouillon avec ses épluchures de légumes, un pesto de fanes, une salade avec les feuilles de certains légumes, des écorces d’agrumes confites avec ses peaux d’orange et de citron.

Sa recette préférée? «J’aime faire une purée avec mes pelures de bananes pour ensuite les incorporer à mes muffins!»

Les possibilités sont infinies si on a un peu de créativité et l’envie de s’attaquer vraiment au gaspillage alimentaire.

Des ressources pour s'initier

Autrice et conférencière spécialiste du zéro gaspi. On peut la suivre sur son blogue, sur ses réseaux sociaux, à l’émission Moi j’mange à TéléQuébec et se procurer ses livres. Florence Léa Siry était la personnalité Caribou en 2021.

Un outil qui permet d’aider à planifier, à conserver et à cuisiner tous les aliments qu’on achète.

On y rencontre différentes personnalités qui travaillent d’arrache-pied à réduire le gaspillage alimentaire, d’un bout à l’autre de la chaîne alimentaire.

Pour apprendre à cuisiner tout en évitant le gaspillage alimentaire.

Ce texte est paru à l’origine dans les pages du quotidien Le Devoir, le 24 septembre 2022.

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