Cuvées festives et recherchées de l'île d'Orléans - Caribou

Cuvées festives et recherchées de l’île d’Orléans

Publié le

24 décembre 2022

Texte de

Jessica Dostie

Parce que le temps des Fêtes, c’est fait pour «être spécial», pour qu’on goûte de nouvelles choses, qu’on se gâte ou qu’on gâte nos proches, chaque samedi d’ici Noël, Caribou vous propose d’aller à la rencontre d’un artisan qui cultive, transforme ou cuisine un produit de luxe. Voici le quatrième portrait de la série.
Vignoble
Parce que le temps des Fêtes, c’est fait pour «être spécial», pour qu’on goûte de nouvelles choses, qu’on se gâte ou qu’on gâte nos proches, chaque samedi d’ici Noël, Caribou vous propose d’aller à la rencontre d’un artisan qui cultive, transforme ou cuisine un produit de luxe. Voici le quatrième portrait de la série.
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Gaétan Demers rêvait de retour à la terre. Il y a un peu plus de 10 ans, il concrétisait un projet de retraite longuement mûri en achetant, avec sa femme et leurs deux enfants, un domaine de 65 hectares à l’île d’Orléans où il a entrepris de cultiver la vigne. La Seigneurie de Liret — le nom de ce lopin de terre remonterait à l’époque de la Nouvelle-France — regagne, depuis, ses lettres de noblesse. Aujourd’hui, leurs bulles et leurs vins sont prisés des restaurateurs.

Situé dans la municipalité de Sainte-Famille, sur le versant nord de l’île d’Orléans, le vignoble bio de Louise Bédard et de Gaétan Demers fait face au fleuve, offrant un splendide point de vue sur le mont Sainte-Anne. C’est dans ce cadre «idyllique», décrit leur fils Sébastien, que la famille s’est donné pour objectif de produire des vins qui n’ont rien à envier aux grands crus européens.

«On n’est partis de rien», affirme Sébastien Demers, qui s’occupe de l’administration avec sa soeur, pendant que sa mère est au champ et son père, au chai. Dès 2011, la famille Demers, entourée d’experts en agronomie et en oenologie, plante 10 000 pieds de vigne là où se trouvait un champ d’asperges. Et ils ne choisissent pas n’importe quels cépages: des hybrides, comme le frontenac blanc, le vidal ou le marquette, réputés pour mieux résister aux hivers québécois, mais aussi des vitis vinifera comme on en trouve en Europe, plus délicats, tels que le riesling, le chardonnay, le pinot noir et le pinot meunier.

Une denrée prisée des restaurateurs

Si les premières vendanges ont eu lieu en 2014, ils ont patienté quatre ans de plus avant de commercialiser leurs vins: un rouge, un blanc et deux mousseux, tous certifiés biologiques par Ecocert, comme leurs raisins d’ailleurs.

«On n’était pas pressés de faire la mise en marché. On s’est dit que tant qu’on n’aimerait pas les vins, on ne les sortirait pas. On avait la chance de pouvoir être patients et c’était une bonne chose parce que pour faire un mousseux en méthode traditionnelle, le vin doit être élevé sur lattes pendant trois ou quatre ans.»
Sébastien Demers

Les résultats ont dépassé leurs espérances et, rapidement, les bouteilles de La Seigneurie de Liret sont devenues une denrée prisée des restaurateurs, en particulier Nuage effervescent, qui a été servi lors du sommet du G7 à La Malbaie en 2018, révèle-t-il fièrement. «C’est vraiment comme un champagne, même si on ne peut pas utiliser cette appellation», précise-t-il, puisqu’elle est réservée aux vins effervescents français produits en Champagne. De fait, ce mousseux blanc élaboré à partir des mêmes cépages que ceux qui brillent dans les grandes maisons champenoises — chardonnay, pinot noir et pinot meunier — a même réussi à tromper des sommeliers dans le cadre d’une dégustation à l’aveugle.

Des cépages européens à l’île d’Orléans?

Sans surprise, on leur demande régulièrement comment ils arrivent à cultiver, dans la région de Québec de surcroît, des cépages aussi fragiles que le pinot meunier, que peu de vignerons québécois se sont risqués à planter, même dans les points les plus chauds de la province.

En plus du microclimat qui favorise la culture des petits fruits et de la vigne dans cette partie de l’île d’Orléans, souligne Sébastien Demers, sa famille a recours non pas aux traditionnels géotextiles, mais bien à des couvertures isolantes qui ont l’avantage de garder les vignes à une température constante — quelques degrés en deçà du point de congélation — durant l’hiver. Une première au Québec. «Comme mon père s’intéressait surtout aux vinifera et qu’on était dans le domaine de l’isolation industrielle, on s’est dit qu’on essaierait de protéger nos vignes avec nos couvertures isolantes, qui sont normalement utilisées dans l’industrie pétrolière ou minière, et ça a marché.» La preuve: depuis 2011, les Demers n’ont perdu aucun plant à cause du gel, et ce, sans même recourir à un système de chauffage au glycol.

Et c’est ainsi que le «petit» projet de retraite de Gaétan Demers continue de prendre de l’expansion: aux 10 000 vignes initiales, la famille a récemment ajouté 1500 plants de riesling et envisage de planter davantage d’hybrides pour la production de Mousse des vents, son mousseux rosé.

Sans conteste, l’île d’Orléans porte mieux que jamais le surnom «d’île de Bacchus» que lui avait donné jadis Jacques Cartier, en l’honneur du dieu du vin!

Deux cuvées festives

Dès leur lancement en 2018, les bulles de La Seigneurie de Liret ont fait l’unanimité. Et l’effervescence autour des mousseux du domaine de l’île d’Orléans ne faiblit pas à l’approche des Fêtes de fin d’année.

Nuage effervescent peut facilement passer pour un champagne avec ses notes de brioche et de poire. Le millésime 2019 vient d’arriver sur les tablettes des épiceries fines. (48$)

Mousse des vents résulte d’un assemblage d’hybrides (frontenac blanc, vidal et baco noir). Polyvalent, ce mousseux rosé typiquement québécois accompagne aussi bien un plateau de fromages et de charcuteries qu’un dessert au chocolat noir. Actuellement en boutique: le millésime 2018. Les bouteilles 2019 arriveront à l’été 2023. (38,50$)

Les points de vente sont ici.
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