Boissons chaudes, alcool fort et autres souvenirs du Carnaval - Caribou

Boissons chaudes, alcool fort et autres souvenirs du Carnaval

Publié le

21 février 2023

Texte de

Virginie Landry

Le Carnaval de Québec à peine clos, voilà la nostalgie qui s’empare des âmes festives aux joues rosies par le froid qui ne se lassent pas des sculptures de neige, des activités en plein air et de la gaieté de Bonhomme. Pour prolonger la fête bien au-delà des quelques jours que dure le fameux festival, on vous propose de siroter des boissons chaudes inspirées par le Carnaval et la saison froide.
Le Carnaval de Québec à peine clos, voilà la nostalgie qui s’empare des âmes festives aux joues rosies par le froid qui ne se lassent pas des sculptures de neige, des activités en plein air et de la gaieté de Bonhomme. Pour prolonger la fête bien au-delà des quelques jours que dure le fameux festival, on vous propose de siroter des boissons chaudes inspirées par le Carnaval et la saison froide.
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Jean Provencher est un historien québécois et auteur du livre Le Carnaval de Québec. La grande fête de l’hiver. Cette grande fête de l’hiver n’a donc aucun secret pour lui.

D’ailleurs, il explique qu’à l’époque, les gens n’allaient pas au Carnaval pour manger de la poutine ou des grilled cheese gourmands. Ils allaient boire. Précision: ils allaient boire du caribou dans de longues cannes en plastique en guise de flasque.

Un alcool d’une autre époque

Il raconte que c’est en 1958, sur la rue Sainte-Thérèse, à Québec, que le caribou a vu le jour dans le sous-sol d’un certain Lionel Faucher, dit TiPère. À cette époque, les gens du voisinage décident de s’organiser, en marge du Carnaval, une fête de quartier et un concours de sculptures de glace devant leur maison.

«Ce sont les enfants de Lionel Faucher qui ont un jour suggéré à leur père d’ouvrir un petit endroit pour que les gens puissent venir se réchauffer pendant la construction de leurs monuments de neige», raconte l’historien de 80 ans. Il s’est alors installé une buvette dans son sous-sol, avec quelques chaises et un divan. «C’est là qu’il a inventé le caribou, un mélange de vin rouge de style porto et d’alcool pur.» Ça réchauffait, pas à peu près! «J’en ai moi-même pris une gorgée, et j’en avais eu assez», déclare Jean Provencher, en riant.

La recette originale de Ti-Père est toujours demeurée un mystère, lui qui disait y mettre un ingrédient secret. Brandy, porto, xérès, whisky, sirop d’érable, épices… difficile de dire ce qu’il y avait exactement dedans.

Aujourd’hui, Station 22 – Breuvages créatifs produit du caribou, une liqueur à 22,9% d’alcool vendue à la SAQ.

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Quoi boire aujourd’hui?

Le traditionnel caribou, bien qu’il réchauffât adéquatement les carnavaleux, a été remplacé au fil du temps par des cocktails modernes (et un tantinet moins enivrants). S’est récemment ajouté à l’offre officielle du Carnaval le sirop à Bonhomme, créé par Patrice Plante, alias Monsieur Cocktail. En 2019, il a été mandaté par l’équipe du festival pour «créer un sirop qui représenterait Bonhomme et qui goûterait l’hiver».

«Bonhomme m’avait dit c’est bien beau un cocktail chaud, mais moi, j’aimerais aussi pouvoir le boire froid! On a donc pensé la texture du sirop pour qu’elle soit plus épaisse et qu’il se consomme aussi bien sur un cône de neige ou de la crème glacée», explique-t-il.

Le produit final, «inspiré des racines de la ponce et de saveurs amérindiennes», contient du jus de canneberges du Québec, du sirop d’érable, du foin d’odeur (que des amis de Wendake produisent) et des épices qui rappellent les desserts que faisaient nos grands-mères.

C’est d’ailleurs avec ledit sirop qu’on prépare la nouvelle boisson officielle du Carnaval: une ponce au gin Ungava, au rhum épicé Chic Choc, au sirop à Bonhomme, le tout étiré à l’eau chaude. On peut la boire dans une tasse… ou dans une canne en plastique, comme à l’époque!

Les carnavaleux ayant mis la main sur une de ces fameuses bouteilles de sirop, «une denrée rare», mentionne son créateur, peuvent recréer d’autres cocktails carnavalesques à la maison : cosmo du carnaval (vodka et sirop à Bonhomme), vin chaud épicé (vin rouge, jus d’orange, sirop à Bonhomme) et le Old Fashion à Bonhomme (bourbon, Angostura, sirop).

Patrice Plante espère que les Québécois redécouvriront les joies du cocktail chaud en hiver, lui qui aime tant en préparer, mais qui soutient que l’intérêt n’y est pas tout le temps. «Pourtant, une boisson chaude, c’est tellement festif, tellement réconfortant.»

La ponce de gin, suprême réconfort

«Bien avant le caribou, il y avait la ponce, le plus vieux cocktail du Québec», déclare Monsieur Cocktail, Patrice Plante. Dérivée du mot anglais «punch», la ponce désignait, au départ, une boisson faite d’un mélange d’eau-de-vie, d’eau ou de thé, de sucre et de jus de citron. Au fil du temps, la recette s’est raffinée pour devenir celle que nos grands-mères utilisaient pour apaiser les plus vilains rhumes: de l’eau très chaude, du gin, du sucre et du citron.

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