Description
L’été dernier, tous les membres de l’équipe de Caribou ont mis le cap vers le nord. Audrey est allée au Saguenay–Lac-Saint-Jean; Geneviève et Tania se sont rendues sur la Côte-Nord; Véronique a vogué sur les eaux de l’Arctique; et Catherine a posé ses valises au Nunavik. Nous avons toutes expérimenté la vie au nord du 48e parallèle. Nous avons toutes découvert une nouvelle facette de notre nordicité.
Mystérieuse et méconnue, la nordicité fait partie intégrante de l’identité québécoise. Apprendre à la connaître, à l’apprivoiser, à la goûter, c’est nous découvrir un peu plus en tant qu’habitants d’une contrée nordique. Car oui, le Québec en est une, même dans le sud de son territoire et même si ses étés sont caniculaires.
Parce que notre nordicité ne se met pas à exister seulement au-delà d’un certain parallèle. Elle teinte tout le Québec, colorant notre culture, nos habitudes, notre gastronomie, notre agriculture, notre façon de nous alimenter.
Pourtant, encore aujourd’hui, elle reste à définir. C’est l’hiver et le froid, diront certains. C’est le Grand Nord, diront d’autres. Ou peut-être une manière d’être, à laquelle les peuples autochtones sont souvent associés.
Pour mieux cerner ses influences et célébrer son apport à notre culture culinaire, nous lui dédions ce numéro. Du nord au sud et d’est en ouest de la province, elle s’est invitée dans nos portraits forestiers. Elle nous a amenées à nous questionner sur l’approvisionnement dans les régions éloignées, nous a poussées à constater que certains aliments n’existeraient pas sans elle et s’est glissée dans les paniers des cueilleurs de matsutakes. Dans ces pages, on la cuisine ou on la met en bouteilles, on la laisse nous inspirer, on déplore de la voir parfois menacée.
Malgré toute sa beauté, le concept de nordicité reste vaste et complexe. Nous souhaitons lancer une réflexion qui pourra inspirer le peuple nordique que nous sommes.