Description
Tabou: nom masculin (du polynésien tapu, interdit, sacré) – Ce sur quoi on fait silence, par crainte, pudeur. (Le Petit Robert)
Au Québec, les vaches ne sont pas sacrées, mais il n’est pas question de manger du chien. On hésite encore à se régaler de viande chevaline, mais on ne voit pas notre steak comme un animal mort. On produit du foie gras, du fromage de lait cru, on transforme des insectes, on pêche le thon rouge, on chasse le phoque… Ce qui ravit les papilles de certains laisse un goût amer à d’autres.
Notre alimentation, comme tout autre aspect de notre vie en société, est régie par certaines règles. Elles sont tantôt celles que nous nous sommes imposées pour des questions de santé, de valeurs ou de culture, tantôt celles que nous dictent les lois ou les religions.
En transgressant ces «interdits», en allant à contre-courant, du consensus social, on s’élève contre ces tabous. C’est à ceux-ci et à des pratiques qui dérangent que nous nous sommes intéressés dans ce troisième numéro. Car ces tabous façonnent à leur manière notre culture culinaire.
On préférerait parfois ignorer qu’une partie de ceux qui nous nourrissent souffrent en silence dans leur rang, que c’est grâce à des travailleurs venus d’ailleurs qu’on peut s’empiffrer de fraises tout l’été, que des gens moins fortunés peinent à mettre un peu de bonheur dans leur assiette et que des femmes gagnent leur vie en servant des déjeuners en petite tenue.
Mais derrière des situations qui choquent se cachent de belles histoires d’entraide, de réussites et de rencontres. Il y a des souvenirs d’avant ou d’ailleurs, des gens qui apprennent à rire de leurs différences, des nutritionnistes qui s’amusent à avouer leurs péchés gourmands, des hommes et des femmes qui réapprennent à cuisiner. Et des plaisirs assumés de casse-croûte de bord de route.
Caribou lève le voile sur des vérités qu’on veut parfois vous cacher. Ouvrez les yeux, car ce qui est tabou aujourd’hui sera peut-être au menu demain.