Le rêve des sœurs Monna - Caribou

Le rêve des sœurs Monna

Publié le

21 juin 2019

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Plus grand que la panse
Grâce à leur vision rafraîchissante de l’agrotourisme, Anne et Catherine Monna ont transformé ces dernières années la maison Cassis Monna&filles, située à l’entrée de l’île d’Orléans, en un domaine qui leur ressemble. Depuis, c’est par dizaines de milliers que les visiteurs s’y rendent chaque été, faisant de Cassis Monna&filles un arrêt gourmand incontournable de la grande région de Québec. Texte de Geneviève Vézina-Montplaisir Photos de Virginie Gosselin, Francis Fontaine et Geneviève Vézina-Montplaisir Anne a étudié en cinéma, Catherine, en photographie. Leur père, Bernard, premier producteur de vin et de crème de cassis au Québec dans les années 1970, est un artiste qui a transmis à ses deux filles sa fibre entrepreneuriale. Depuis qu’elles ont pris les rênes de l’entreprise familiale au début des années 2000, les soeurs Monna, alors âgées de 23 et 26 ans, ont décidé de placer l’audace et l’esthétisme au coeur de leurs décisions d’affaires. Il y a d’abord eu la refonte de l’image de marque imaginée par l’agence montréalaise Orangetango il y a plus de 10 ans, et qui a aidé l’entreprise à se démarquer. «C’était assez novateur à l’époque pour un producteur d’aller voir une grande agence plutôt que le graphiste du coin, souligne Anne. On a décidé de ne pas faire de compromis, et ça a tracé la voie de la façon dont on allait travailler à l’avenir.» Il y eut ensuite les rénovations majeures du bâtiment principal en 2016. Le design aux lignes contemporaines, mettant en vedette le bois et le métal, a été réalisé par DMA architectes, avec les idées et les inspirations des deux soeurs. «On avait des produits qui nous ressemblaient, mais pas un espace qui nous ressemblait, affirme Anne. C’est notre milieu de vie ici et [gallery type="rectangular" size="medium" link="file" ids="7740,7742,7738,7743"] Aujourd’hui, l’aménagement du domaine de 16 hectares représente cet état d’esprit. Le pavillon principal accueille une crémerie — la réputation de leur «molle» vanille-cassis n’est plus à faire — et possède une aire de détente qui mène au restaurant La Monnaguette, où chaque plat intègre le petit fruit. Celui-ci est doté d’une grande terrasse qui surplombe le domaine et offre une vue sur le fleuve, ainsi que sur la grange ancestrale qui accueille la cuverie. À l’étage inférieur du bâtiment principal, on retrouve le bar à dégustation et la boutique gourmande, où on peut mettre la main sur leur très primé sirop de cassis. À l’extérieur, on découvre un bar à cocktails, où l’on peut déguster leur délicieuse sangria au vin de cassis. Il y a aussi le secret bien gardé du domaine: une petite terrasse sur le toit qui offre, côté nord, un coup d’oeil unique sur le fleuve, et côté sud, une vue sur les champs de cassis. «On a voulu susciter des émotions, partage Anne. Et ce qui revient le plus souvent comme commentaire, c’est que c’est un endroit inspirant où le temps s’arrête et où on se sent en vacances.» De plus, un économusée, divisé en plusieurs stations un peu partout sur le site, explique l’histoire de la famille et le métier de liquoriste. Victimes de leur succès Déjà, trois ans après les rénovations, tous ces beaux espaces ne suffisent plus à la demande et ne conviennent plus à l’expérience de dégustations privilégiée qu’Anne et Catherine souhaitent offrir. Elles pensent donc transformer le haut de la grange et y déménager le bar à cocktails et la salle de dégustation. «C’est notre futur terrain de jeu! s’enthousiasme Anne. On attend aussi notre alambic cet été pour notre nouveau projet: celui de distiller des eaux de vie au cassis et d’ainsi continuer à valoriser le fruit et développer notre propre gamme de spiritueux pour pouvoir les servir au bar.» Si les soeurs Monna ont su transformer et dynamiser l’entreprise familiale avec brio, elles ne tiennent rien pour acquis. Tout en gérant des défis de croissance, elles désirent continuer de mettre le service, l’expérience client et le souci du détail au coeur de tout ce qu’elles entreprennent. «On aime ça recevoir!» conclut Anne avec un grand sourire.

Vous avez dit cassis?

Au Québec, on l’appelle aussi la gadelle noire. Le cassis est un petit fruit noir violacé qui possède un goût pouvant rappeler celui du bleuet, mais avec une pointe d’acidité se prêtant à toutes sor tes de déclinaisons chez Monna Cassis & filles: vin, sirop, vinaigrette, ketchup, gelée, confiture, etc. Bien adapté aux hivers d’ici, le cassis est récolté pendant deux semaines, au début du mois d’août.
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