Idée #6 pour le Québec agroalimentaire de demain: exploiter intelligemment notre garde-manger marin

En 2014, dans son premier numéro, Caribou a demandé à des personnalités québécoises de penser à une idée pour améliorer le Québec agroalimentaire de demain. En 2018, alors que le gouvernement s’apprête à déposer sa première politique bioalimentaire, ces propositions sont encore bien d’actualité et pourraient grandement inspirer nos dirigeants.

Idée #6: Exploiter intelligemment notre garde-manger marin

Par Marie-Hélène Rondeau, biologiste à l’Association de gestion halieutique autochtone Mi’Kmaq et Malécite (AGHAMM)

Les régions de l’est du Québec nous donnent accès à un vaste territoire marin où les ressources alimentaires abondent. Malgré l’effondrement de plusieurs espèces (morue, sébaste), notre garde-manger marin contient des ressources de qualité, dont plusieurs sont méconnues. Il faut faire preuve de créativité et s’ouvrir à elles.

Des exemples? Le phoque, une excellente source d’oméga-3, est tellement abondant que sa prédation sur les autres espèces devient problématique. Les algues marines, présentes à l’état sauvage, se cultivent aussi de façon durable et ont un vaste potentiel en tant que légumes de mer. La transition vers nos ressources sous-exploitées diminue la pression sur celles qui sont fortement pêchées. On doit aussi découvrir ces espèces capturées accidentellement, telles que le calmar, l’hémitriptère ou la baudroie, encore trop souvent rejetées à l’eau, faute d’acheteurs ou pour des raisons réglementaires! S’il y a une demande, les lois et les politiques suivront, et nous pourrons réussir cette transition.

[Illustration de Mathilde Cinq-Mars]