«On ne dit pas qu’on ne fera jamais l’élevage complet ici en Gaspésie, mais ça rallongerait énormément les choses, explique William Bujold. Pour le moment, on a trouvé le meilleur des mondes.»
Le jeune homme et la mer
Un autre élément joue dans le succès des huîtres gaspésiennes: la macreuse à front blanc.
Lors de la dernière décennie, la prolifération de ce canard a durement ravagé les élevages de moules de la Gaspésie. La ferme du Grand Large, dont c’était la principale activité, a failli y laisser sa peau. L’élevage des huîtres est apparu comme une planche de salut pour la famille Bujold.
«Je n’avais pas envie de voir l’entreprise familiale disparaître. Alors, aussi bien aller de l’avant», raconte William, qui a bénéficié des conseils de Christian Vigneau, le premier à tenter l’expérience des huîtres aux îles de la Madeleine.
À 20 ans, il a tenté le coup avec un lot de 25 000 huîtres. «On a travaillé dur au début et on ne savait pas trop ce que ça allait donner. C’était des longues semaines, sans paye au bout. Tu finis par te dire: “j’espère que ça va finir par marcher parce que sinon…”»
L’ambition et le risque ont fini par rapporter. Aujourd’hui, le succès des huîtres donne à l’entreprise familiale les ressources suffisantes pour continuer d’élever des moules à plus petite échelle. En plus, il permet à William de se retrouver là où il sent le mieux: sur l’eau.