2022: Une année chargée pour le secteur agroalimentaire québécois - Caribou

2022: Une année chargée pour le secteur agroalimentaire québécois

Publié le

05 décembre 2022

penurie main doeuvre
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L’arrivée de l’hiver annonce également la fin prochaine de l’année 2022, qui a réservé un lot de défis considérable au secteur agroalimentaire. Voici cinq faits qui ont marqué la planète de l’alimentation québécoise dans la dernière année, et dont vous pourrez discuter autour d’une tourtière lors de vos partys de Noël !

Texte de Sophie Mediaville-Rivard

1. La pénurie de main-d'œuvre en restauration

Si le manque d’employés s’observe dans tous les secteurs, il touche particulièrement celui de l’alimentation. Selon Statistique Canada, lors du premier trimestre de l’année 2022, 46,3% des services d’hébergement et de restauration prévoyaient que le recrutement d’employés qualifiés serait un obstacle au cours des trois prochains mois. Au Québec, le taux de postes vacants dans cette industrie a d’ailleurs pratiquement doublé entre 2021 et 2022, passant de 6,3% à 11,5%.

La pénurie de main-d’œuvre s’est accentuée durant la pandémie, et malgré la détermination des restaurateurs à redonner vie à leurs entreprises, ils sont obligés de conjuguer avec ce problème grandissant. Le milieu se réinvente notamment en modifiant les horaires d’ouverture, en octroyant de meilleures conditions de travail au personnel et grâce à une meilleure organisation des tâches.

2. L'inflation alimentaire

L’inflation est sans contredit un thème phare de l’année 2022. Difficile de l’accueillir avec le sourire lorsqu’elle touche des besoins de base comme l’alimentation. Statistique Canada dévoile qu’en septembre 2022, les aliments achetés en magasin ont connu une hausse de prix annuelle de 11,4%, ce qui en fait l’augmentation la plus marquée depuis 1981. La COVID-19, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, la guerre en Ukraine et les conditions météorologiques inhabituelles ont entre autres contribué à cette montée fulgurante des prix.

Et tout le monde y goûte. Le réseau des Banques alimentaires du Québec a répondu à 2,2 millions de demandes d’aide alimentaire chaque mois pendant la dernière année, ce qui constitue une augmentation de 20% par rapport à 2021.

3. La guerre russo-ukrainienne

La guerre qui oppose l’Ukraine à la Russie depuis février a suscité de vives inquiétudes mondialement vis-à-vis de l’agroalimentaire, et la province n’y a pas échappé. Les céréales, les fertilisants et le carburant ont subi plus durement les impacts de ce conflit. Le blé ukrainien représentait à lui seul 10% des exportations mondiales en 2021, mais est coincé dans les ports du pays qui sont bloqués par la Russie. Les fertilisants subissent quant à eux les contrecoups des sanctions imposées à la Russie, puisqu’elle produit de l’azote et de la potasse en quantité importante, deux ingrédients incorporés à la plupart des recettes d’engrais. Évidemment, le prix du carburant a explosé depuis le début de la guerre: les fermes et les transporteurs ont été les premiers témoins de cette inflation.

4. Les préoccupations environnementales

Le virage écologique qui s’opère graduellement depuis plusieurs années a été particulièrement fort dans le secteur agroalimentaire québécois en 2022. Par le biais de son Plan d’agriculture durable, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation André Lamontagne a annoncé en février que 14 millions de dollars par année seront investis jusqu’en 2025 pour appuyer les entreprises agricoles qui verdissent leurs pratiques.

Ces changements positifs se sont observés du champ à l’assiette. Les concepts d’autonomie alimentaire et d’achat local ont continué à faire parler les Québécois — les aliments québécois sont 17% plus présents sur les tablettes des épiceries aujourd’hui qu’en 2020, selon une étude de NielsenIQ parue en mai dernier.

5. Les difficultés d'approvisionnement

L’année 2022 a définitivement été celle de tous les défis pour les travailleurs du secteur agroalimentaire, qui, en plus du reste, ont connu de grandes difficultés d’approvisionnement. Grossistes, détaillants et restaurateurs, personne n’y a échappé. Selon Statistique Canada, le tiers des entreprises alimentaires s’attendaient à des difficultés d’approvisionnement pour l’été 2022.

Ce problème découle en majorité de la pandémie, puisque la population a brusquement modifié ses habitudes de consommation. Parallèlement, les entreprises ont vécu maintes fermetures intermittentes lors de la crise sanitaire. Encore une fois, le milieu n’a eu d’autre choix que de sortir des sentiers battus pour continuer à alimenter la province.

Force est d’admettre qu’à travers ces aléas, l’année 2022 a aussi été marquée par la créativité et la débrouillardise d’un secteur en période de crise. Nous pourrons continuer d'observer les retombées de ces nouvelles idées et façons de faire pendant l’année à venir.


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