— Vous cultivez la terre, vous militez pour une agriculture à échelle humaine et vous partagez vos connaissances en matière d’agroécologie depuis une vingtaine d’années avec des projets tels que Les Jardins de la grelinette, la Ferme des quatretemps et l’Institut jardinier-maraîcher. Avec l’Espace Old Mill et son restaurant, vous allez toutefois encore plus loin, affirmant vouloir «réinventer la table fermière». Que voulez-vous dire?
J’ai toujours fait de l’agriculture de proximité sans intermédiaire, et c’est un modèle d’affaires que j’ai voulu répliquer avec le restaurant pour valoriser le travail de nos partenaires. Ici, il n’y a pas de gros camion qui nous apporte de la margarine! On est plutôt en contact direct avec tous les artisans fermiers avec qui l’on collabore: le fromager vient nous livrer ses fromages, la laiterie nous apporte la crème et le beurre, de petits éleveurs de la région nous fournissent la viande… et en règle générale, ils sont tous situés pas très loin, à 60 kilomètres à la ronde, sauf le sel, qui vient du fleuve Saint-Laurent. Malgré tout, on ne se limite pas et le chef Éric Gendron arrive à faire des plats extraordinaires avec ce dont on dispose en saison, et ce, à l’année.