Savez-vous où se trouve la région de L’Islet? «Quelque part entre le Bas-du-Fleuve et Québec!» répond à la blague l’autrice, artiste et cueilleuse Elisabeth Cardin, qui a découvert ce secteur de Chaudière-Appalaches il y a deux ans. Un gros coup de cœur pour l’amoureuse du terroir nourricier qu’elle est, au point d’y prendre maison et racines. «J’ai rarement vu autant d’initiatives et d’entraide au sein d’une communauté qu’il y en a ici», dit-elle avec enthousiasme.
«Les gens connaissent surtout la région pour Saint-Jean-Port-Joli, l’un des berceaux de la sculpture sur bois, renchérit Lucile Janin, chargée de projet en tourisme gourmand et coordonnatrice de l’initiative Les Escapades de L’Islet. On surfe encore sur ce courant, mais il n’y a presque plus d’artistes de cette première génération… Il faut montrer qu’il y a la sculpture, oui, mais il y a beaucoup plus que ça ici. On veut faire vivre la richesse de notre terroir.»
En effet, ce ne sont pas les saveurs qui manquent sur ce territoire. «L’Islet, ça goûte les légumes frais, les champignons sauvages, le fromage de brebis et de chèvre, énumère Elisabeth Cardin. Ça goûte le bison et la viande de porc en liberté. Ça goûte aussi l’huile de tournesol locale. Ça goûte la nature, si on s’approvisionne aux bons endroits.»
Des richesses à découvrir
C’est pour se positionner comme une destination touristique gourmande et culturelle que les Escapades ont été mises sur pied l’an dernier. Une première édition qui n’est pas passée inaperçue. L’initiative a reçu le Prix de la meilleure stratégie pour le développement du tourisme créatif, dans la catégorie destination rurale, décerné à Barcelone par le Creative Tourism Network.
Cet été, les expériences proposées suivent le même principe que celles de 2023. Pour chacune des 14 virées organisées à travers le territoire, deux ou trois artisans ou entreprises sont jumelés expressément pour l’occasion. «On s’est permis d’avoir des idées un peu éclatées, ça donne quelque chose de différent», ajoute Elisabeth Cardin, qui coanime pour sa part deux escapades cette année.
Durant l’activité qu’elle a tenue à la fin juin avec Guylaine Tourigny, maraîchère et copropriétaire des Jardins du Pied à Terre, le public a pu expérimenter l’heureux mariage de la cueillette sauvage et de l’agriculture biologique à petite échelle. Après avoir cueilli des légumes cultivés et des plantes sauvages comestibles trouvées ici et là, les participants ont dégusté un plat cuisiné par Elisabeth sur feu de bois à partir de leurs cueillettes en dégustant un verre de cidre fermier local.