Caribou à la chasse au chevreuil
Publié le
07 novembre 2018

Parce qu'on avait envie de vivre des expériences, de partir à l'aventure et de mettre les mains à la pâte, on vous offre la série «Caribou à...», dans laquelle on s'immerge dans des univers que l'on ne connaît peu ou pas. On commence par une petite partie de chasse en Outaouais.
Par Geneviève Vézina-Montplaisir et Audrey Lavoie
Frédéric, Audrey, Geneviève et Stéphane[/caption]
C’est déjà le temps de partir pour nous mais aussi pour les gars qui entament leur vraie partie chasse de la journée. Ils ont donc revêtu leurs vêtements officiels de chasse et amènent avec eux leur vaporisateur d’urine de cerf de Virginie ainsi que leur kit de faux bois de cerf qu’ils cogneront ensemble pour imiter deux jeunes cerfs qui se battent.
Est-ce nous qui leur avons porté chance, ou est-ce leur talent de chasseurs qui a été récompensé? Toujours est-il que deux jours après notre visite, Stéphane et Fred ont abattu leur «buck». Dans la publication qui accompagnait la photo de leur prise sur les réseaux sociaux, on pouvait lire: «Il a fini comme il vécu. Maintenant rendons lui honneur.»
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Cuisine de chasse
Les Éditions La Presse
En librairie
- Geneviève: T’as vu, Stéphane Modat sort un livre de cuisine de chasse en novembre? On devrait faire une entrevue avec lui.
- Audrey: On devrait plutôt aller à la chasse avec lui!
- Geneviève: Oui, bonne idée! Je lui écris.
«Toute la journée, tu travailles les yeux à terre ou concentré sur tes écrans. Quand t’es dans le bois, si tu fonctionnes comme ça, tu ne mangeras JAMAIS. Il faut que tu regardes loin, il faut tu sois alerte. Juste ce feeling-là, c’est hallucinant. T’as l’impression d’être libre.» – Stéphane Modat
On part dans le bois
Même si on ne chassera pas, les gars ont quand même accepté de nous amener dans un sentier qui mène à l’un de leurs «spots» pour nous montrer un peu comment ils s’y prennent. On a amené la carabine; on ne sait jamais! On a donc pris place dans le VUS hybride de Stéphane avec nos vestes orange fluo sur le dos: une pièce de vêtement obligatoire quand on va chasser pour éviter de se faire prendre pour un chevreuil. Au volant, Stéphane est déjà aux aguets, scrutant la forêt, à l’affût de tout mouvement. À l’orée du sentier, Fred explique que celui qui porte l’arme est toujours devant, et que lui, armé de sa caméra, se tient derrière. «Avec les années, on a développé toutes sortes de signes pour se comprendre sans se parler.» Stéphane ouvre donc la marche, et nous nous tenons derrière. Nous nous mettons à regarder autour de nous, et surtout, nous essayons de marcher sans faire de bruit. Une tâche assez difficile. Notre procession avance en silence. Tout à coup, Fred, nous fait signe de nous approcher et nous montre une empreinte de cerf. Plus loin dans le sentier, il nous indique ici des empreintes de lièvre, là des empreintes de renard. Les chasseurs savent lire le territoire. Ils doivent même savoir lire les vents car ils amènent avec eux les odeurs des humains. Noués à des branches, des petits rubans de plastique aux couleurs fluorescentes ponctuent le chemin. Ce sont des aide-mémoire qui peuvent indiquer tantôt un endroit où a été aperçu un chevreuil, tantôt un endroit par lequel passer pour ramener une prise. Tout à coup, un bruit nous stoppe net. Ce n’est que le bruissement d’aile d’une perdrix, ou de son vrai nom la gélinotte huppée, qui vient de s’envoler et de se poser sur une branche. Nous arrivons finalement près d’un des «spots» des gars où ils sont venus déposer des appâts la veille. Fred quitte le chemin pour couper dans de hautes herbes. On le perd de vue quelques minutes et il revient vers nous avec une mine un brin déconfite. «Il n’y a pas l’air d’avoir eu d’action dans le coin, on va revenir en fin de journée», dit-il. [gallery link="file" type="rectangular" ids="5611,5616,5614,5630"] On décide de prendre une petite pause sur le chemin du retour pour jaser de chasse et Stéphane nous demande si on veut essayer de tenir son arme de laquelle il a enlevé les munitions. Geneviève est vraiment surprise par le poids de la chose et peine à essayer de viser quelque chose en regardant dans le viseur. Audrey, qui avoue avoir déjà tirer du gun à plomb, est une naturelle avec la carabine. [video width="960" height="540" mp4="https://cariboumag.com/app/uploads/2018/11/entrevue_540p.mp4"][/video]Déjà la fin
De retour au chalet, l’oie a terminé de cuire et Stéphane la libère de son manteau d’aluminium pour découvrir une belle pièce de viande bien juteuse à laquelle une farce aux champignons confère toute sa saveur. Nous n’aurons pas pu goûter au fruit de notre chasse, mais au moins nous aurons goûté à de la viande de bois avec son authentique goût sauvage. Nous sommes agréablement surprises par la profondeur des saveurs et par ce que le chef a réussi à faire loin de sa cuisine du Château Frontenac. «Comme cuisiner de la viande de gibier dans les restaurants est interdit ici, la gastronomie ne s’est pas développée autour de ces produits. C’est pour ça que j’ai créé un livre avec des recettes pour que les gens puissent faire autre chose que de la viande à fondue avec leurs prises de chasse», explique le Français d’origine, qui a adopté le Québec il y a 18 ans. [caption id="attachment_5613" align="alignleft" width="1000"]

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