Osechi: Célébrer à la japonaise - Caribou

御節料理
| Célébrer à la japonaise

Publié le

14 novembre 2023

Texte de

Véronique Leduc

Photos de

Michael Abril

Direction artistique

Catherine Gravel

Dans le numéro Recevoir, Caribou se penche sur l’osechi, un plat japonais à partager servi au Nouvel An. Dans la communauté nippone du Québec, plusieurs ont conservé l’habitude de cuisiner le plat qui requiert trois jours de préparation. Keiko Nomiyama et Kana Yokoo, deux amies qui habitent sur la Rive-Sud de Montréal en font partie et nous ont invités à partager le rituel. Pour faire suite à la présentation du plat dans le numéro papier, nous continuons ici à savourer toutes les subtilités et les symboliques des mets qui constituent l’osechi.
Dans le numéro Recevoir, Caribou se penche sur l’osechi, un plat japonais à partager servi au Nouvel An. Dans la communauté nippone du Québec, plusieurs ont conservé l’habitude de cuisiner le plat qui requiert trois jours de préparation. Keiko Nomiyama et Kana Yokoo, deux amies qui habitent sur la Rive-Sud de Montréal en font partie et nous ont invités à partager le rituel. Pour faire suite à la présentation du plat dans le numéro papier, nous continuons ici à savourer toutes les subtilités et les symboliques des mets qui constituent l’osechi.
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Les nombreux mets composant l’osechi, qui signifie «saison importante», sont préparés pour célébrer le Nouvel An et ont chacun leur symbolique. «Dans la tradition japonaise, on fait un grand ménage le 31 décembre afin d’enlever la poussière de l’année qui vient de passer et on déguste habituellement les plats de l’osechi pendant le brunch du 1er janvier afin de bien partir l’année», raconte Kana en replongeant dans ses souvenirs d’enfance.

Les avis diffèrent, mais on dit que la tradition de l’osechi est née il y a très longtemps alors qu’on offrait des mets spéciaux aux divinités lors des fêtes des récoltes. 

Kana et Keiko

Pour plusieurs Japonais installés au Québec, la tradition est restée puisqu’elle fait partie des souvenirs et de la culture. «Ma mère n’en faisait pas systématiquement chaque année parce que ça demande du temps mais quand elle le pouvait, elle le faisait», raconte Kana. De son côté, la mère de Keiko cuisinait l’osechi en l’adaptant: comme certains des mets peuvent être très goûteux, elle cuisinait seulement les plats que ses enfants préféraient. Sinon, de nos jours au Japon, on peut acheter l’osechi dans certains restaurants ou magasins.

Les enfants de Keiko et de Kana, comme ceux de plusieurs familles venues du Japon fréquentent une école de la Rive-Sud le samedi où on enseigne la langue et la culture japonaise. Pour les deux mamans, leur culture culinaire fait aussi partie du legs qu’elles veulent laisser à leurs enfants. «L’esthétique du plat autant que les goûts sont importants dans l’osechi, explique Kana. Au Japon, on aime les couleurs, alors elles y sont très présentes. L’idée, c’est que ce soit aussi beau que bon.»

Préparation du Datemaki

Kuromame:
Le plat de haricots noirs sucrés mijotés (sur la photo, en bas à droite) est souvent agrémenté de morceaux de feuilles d’or. En japonais, le mot «mame» signifie consciencieux. Le plat symbolise donc le désir de vivre et de travailler avec entrain et application. Puis, au Japon, le noir est traditionnellement connu pour être une couleur qui éloigne le mal.

Kurikinton: Le Kuri Kinto est un plat de patates douces écrasées et mélangées à des châtaignes sucrées. La couleur dorée de ce met symbolise la richesse et l’abondance.

Datemaki: Le Datemaki est une omelette sucrée roulée et mélangée à de la pâte de poisson. Parce que sa forme rappelle un parchemin, ce plat symbolise l’espoir d’acquérir sagesse et connaissance.

Datemaki
Kurikinton

Sekihan: Le sekihan (sur la photo de droite) est un plat composé de riz gluant et de haricots rouges. Traditionnellement, l’association du riz et des haricots rouges est symbole de la vie, de la fertilité et de la continuité. De plus, la teinte de rouge que prend le riz est associé à quelque chose de positif puisqu’au Japon, cette couleur est symbole de bonheur.

Ebi no umani: Ce met, fait de crevettes mijotées représente la longévité pour les Japonais puisque le corps courbé de la crevette rappelle le dos d’une personne âgée.

Kouhaku Namasu: Le Kouhaku Namasu est un plat de radis et de carottes marinés en juliennes. Les couleurs du plat sont de bon augure au pays du soleil levant. On dit aussi que le blanc symbolise les hommes et que le rouge représente les femmes et que cette combinaison représente donc la force vitale.

Kamaboko: Le kamaboko, fait avec du surimi, soit de la pâte de chair de poisson cuite à la vapeur, rappelle le premier lever de soleil de l’année avec ses couleurs rose et blanc.

Chikuzenni: Pour cuisiner ce plat mijoté avec de nombreux légumes dans un bouillon dashi, puis assaisonné avec de la sauce soja et du sucre, on utilise souvent de la racine de lotus qui permet, avec ses trous, de voir dans le futur.

Ebi no umani
Kouhaku Namasu

Dans l’osechi, même les petites boîtes carrées dans lesquelles les mets sont servis ont leur symbolique. Appelée Jyubako, les boîtes empilables représentent des couches de chance. Les traditions varient d’une région à l’autre mais sur les trois à cinq boîtes qui composent l’osechi, on a l’habitude de laisser un étage vide pour recevoir les bénédictions des dieux. Les autres niveaux sont réservés au kai no sachi ou «trésor de l’océan», contenant les plats à base de fruits de mer et d’algues. Puis, un autre étage est réservé au yama no sachi ou «trésor de la montagne», donc aux mets contenants des légumes et de la viande.

Sources: www.gogonihon.com & www.nippon.com

Par ici, pour commander le numéro Recevoir
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