Découvrir le terroir québécois en VR avec Terego - Caribou

Découvrir le terroir québécois en VR

Publié le

23 septembre 2023

Texte de

Anne Pélouas

Photo de

Anne Pélouas

La brume se lève sur les rangs de vignes chargées de raisins. Le café du matin, bu toutes portes du VR ouvertes, face à ce somptueux décor, est meilleur que jamais. La veille, le soleil s’était couché à l’heure du souper en plein air, étendant une nappe mordorée sur le Vignoble Saint-Gabriel, dans Lanaudière.
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La brume se lève sur les rangs de vignes chargées de raisins. Le café du matin, bu toutes portes du VR ouvertes, face à ce somptueux décor, est meilleur que jamais. La veille, le soleil s’était couché à l’heure du souper en plein air, étendant une nappe mordorée sur le Vignoble Saint-Gabriel, dans Lanaudière.
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C’est à ce type d’escale privilégiée que les propriétaires ou locataires de véhicules récréatifs (VR) membres du réseau Terego ont accès le temps d’une nuit, de mai à octobre. Certains hôtes offrent même des sites en hiver, mais il faut dire que l’automne est agréable quand vient le temps des récoltes et des vendanges…

Près de 500 entreprises membres de Terego, établies aux quatre coins du Québec, plus quelques-unes ailleurs au Canada, travaillent dans la production, la transformation et la vente de produits du terroir (vignobles, cidreries, vergers, fermes, érablières, fromageries, microbrasseries, distilleries, restaurants, etc.), alors que d’autres, moins nombreuses, offrent des activités touristiques à saveur régionale.

L’adhésion au réseau est gratuite pour les «hôtes». Les 5500 membres voyageurs actuels paient en revanche un abonnement annuel de 109$ ou achètent un passeport de trois jours. Règle de base pour occuper un emplacement Terego: posséder ou louer un VR autonome, avec batterie, toilette chimique portable ou à cassette, réservoirs d’eau potable et d’eaux usées.

Des expériences inédites

Terego a pour raison d’être de faire «découvrir le terroir en VR et de valoriser ce qui se fait sur nos terres agricoles auprès des membres voyageurs», explique Karine Morin, copropriétaire de l’entreprise avec sa mère Michèle Bourassa. «Nous ne figurons ni dans les hébergements touristiques ni dans les campings, précise Mme Morin, et nous ne mettons pas la gratuité du stationnement en avant, mais plutôt l’expérience à vivre en milieu agrotouristique, la sensibilisation à la réalité des producteurs et des transformateurs qui ouvrent leurs portes aux voyageurs, en espérant contribuer à changer le rapport à l’alimentation.»

«Notre idée est de miser sur le contact humain entre hôtes et voyageurs. Aux premiers, on apporte de la belle visite. Aux seconds, la chance de vivre des expériences inédites, des rencontres de choix, en découvrant des produits du terroir.»
Michèle Bourassa

L’aventure de Terego a commencé en 2017 et son succès ne se dément pas. Clientèle principale: celle des 45 ans et plus, surtout en couple, puis les familles avec jeunes enfants.

Passionnées de road trips en VR et d’agrotourisme, Karine et Michèle ont séjourné en Nouvelle-Zélande, de ranch en verger, grâce à un réseau auquel prennent part des producteurs. En rentrant, la mère s’inspire de cette expérience et de celle de France Passion (pionnier dans le domaine) pour créer au Québec Terroir en VR, devenu Terego. Exit la retraite!

Aujourd’hui, les deux femmes travaillent à temps plein pour Terego, qui, sur sa plateforme de réservation, propose près de 1500 places de stationnement. «Leur nombre varie de une à cinq maximum chez chaque producteur afin de garder un contact privilégié avec l’hôte et son environnement», précise Michèle Bourassa.

Des voyageurs gourmands

Francine Durand, 85 ans, est une grande adepte de Terego. Avec son mari, Gilles Lavallée, 87 ans, elle quitte régulièrement Montréal pour partir en motorisé, «faire un circuit Terego de quelques jours, en suivant les saisons», explique-t-elle. Au printemps, arrêt par exemple dans un verger en fleurs à Rougemont, puis achat d’asperges au vignoble Saint-Thomas, dans Lanaudière, où Francine dit pratiquer son espagnol avec des travailleurs mexicains; cueillette de bleuets en été dans la région du Centre-du-Québec, et retour pour les pommes en Montérégie durant l’automne.

«Terego, ajoute-t-elle, est devenu notre seul réseau pour voyager parce que nous sommes curieux de découvrir des produits, des coins de pays et des gens qui ont une histoire. Et on achète plein de bonnes choses, notamment pour faire des cadeaux.»

Trois jours, trois régions, trois hôtes Terego

Début du périple automnal dans Lanaudière, au Vignoble Saint-Gabriel, à Saint-Gabriel-de-Brandon, pour profiter de la beauté des vendanges. Paul Jodoin et Johanne Lavallée furent parmi les premiers adhérents de Terego. Ils reçoivent 40 000 visites par an à leur boutique, à la cave à vin et au surprenant Musée de tracteurs anciens, mais ils réservent toujours à leurs visiteurs Terego leurs cinq stationnements situés au milieu des vignes ou en bordure de forêt. «Nous aimons beaucoup la philosophie de Terego, souligne Mme Lavallée, et cette clientèle toujours respectueuse des lieux et curieuse de nos vies et de nos produits. Souvent, les voyageurs font la dégustation de vins, achètent à la boutique et commandent pour le souper une “assiette du vigneron”, garnie de produits du terroir.»

À Saint-Sévère, en Mauricie, la boutique de Passion Lavande domine quant à elle les champs de lavande et de tournesol et, depuis peu, une roseraie. Catherine Gélinas a adhéré à Terego, avec deux stationnements face aux champs, pour appuyer sa mission de valorisation de l’agrotourisme. «J’aime recevoir, aider à comprendre d’où viennent les choses de la terre, offrir un lieu paisible. J’accueille des gens curieux, amoureux de la nature et j’ai toujours de beaux échanges. Le soir, je dis: “Faites comme chez vous, ce décor est à vous.”»

On franchit le pont Laviolette, à Trois-Rivières, pour filer vers le chemin des Bouvreuils, à Bécancour, dans la région du Centre-du-Québec, où Nathalie Poisson et Claude Mailhot élèvent dans leur ferme Genty des boeufs highland. Nourris «à l’herbe fraîche et aux caresses», ils fournissent une viande d’exception. «Nous partageons les valeurs de Terego», souligne Mme Poisson. Dormir sur leur terre est l’occasion d’approcher ces jolies bêtes poilues, mais aussi de «découvrir notre réalité de producteurs et peut-être de devenir des consommateurs plus avertis».

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