— Sans déclencher de polémique, présentez-vous l’origine et l’évolution de la poutine?
Bien sûr! Même si plusieurs casse-croûte se disputent son invention, il semble que la poutine ait vu le jour au Centre-du-Québec en plusieurs étapes à la fin des années 1950; tout d’abord sous forme de frites-sauce, auxquelles on a ensuite ajouté du fromage en grains, une spécialité locale. En 1964, le nom de «poutine» serait apparu dans le menu du propriétaire du Roy Jucep, à Drummondville. Mais ce serait surtout à Ashton Leblond, de la célèbre chaîne du même nom de la région de Québec, que l’on devrait la démocratisation de la poutine, notamment pour l’avoir déclinée en différentes variations. Pensons aussi, par la suite, aux multinationales du fast-food qui ont intégré ce mets dans leur offre à partir des années 1990, ainsi qu’à sa réinvention en plat gastronomique par des chefs comme Martin Picard, Chuck Hugues et Danny St Pierre. Il n’y avait plus qu’un pas à faire pour que la poutine conquière le monde.
— Et la poutine est ainsi devenue universelle?
Tout à fait. Maintenant, il est possible de manger de la poutine sur tous les continents. Mieux encore, elle mêle sa recette originale à toutes les cultures culinaires qu’elle croise. Elle inspire aussi des tonnes de produits dérivés, des nouilles Kraft aux gâteries pour chiens, en passant par une sauce au THC vendue à la SQDC, des vêtements et des accessoires. En observant tout cela, on comprend à quel point la poutine est universelle et rassembleuse. Nous pouvons en être fiers!