La saison des défis pour la courge - Caribou

La saison des défis pour la courge

Publié le

28 octobre 2023

Texte de

Virginie Landry

Les agriculteurs se souviendront de l’été 2023 comme étant l’un des plus pluvieux depuis des années. De nombreuses cultures auront souffert de ces grandes quantités de pluie qui sont tombées en juillet, dont celle des cucurbitacées. Une piètre saison qui arrive au mauvais moment, alors que les courges recommençaient enfin à se faire une place dans l’assiette des Québécois.
courges
Les agriculteurs se souviendront de l’été 2023 comme étant l’un des plus pluvieux depuis des années. De nombreuses cultures auront souffert de ces grandes quantités de pluie qui sont tombées en juillet, dont celle des cucurbitacées. Une piètre saison qui arrive au mauvais moment, alors que les courges recommençaient enfin à se faire une place dans l’assiette des Québécois.
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«La saison avait pourtant bien démarré», soupire Josée Roy, propriétaire de la Ferme La Fille du roy à Sainte-Madeleine en Montérégie, qui estime avoir perdu environ 85% de sa récolte cette année. La germination des plants allait bon train lorsque les journées de pluie se sont mises à s’enchaîner. «La courge préfère le soleil à l’eau. Les champs ont été inondés, les fossés étaient pleins. Les plants, qui sont en sol argileux, ont baigné dans l’eau pendant un bon deux semaines», résume-t-elle.

Même désolation pour Pascale Coutu, propriétaire de La Courgerie, une ferme spécialisée dans les cucurbitacées à Sainte-Élisabeth, dans Lanaudière. «On ne pouvait pas arracher les mauvaises herbes parce qu’on n’arrivait même pas à aller aux champs avec la machinerie tellement le sol était mouillé.» Résultat? Les plants, privés de soleil, ont produit moins de fleurs (donc moins de fruits) et beaucoup plus de feuillage. Ils ont pris de la hauteur, rendant la cueillette plus difficile. Les courges qui auront réussi à survivre sont gorgées d’eau. Elles se conserveront moins longtemps, en plus d’être moins goûteuses.

«Ça fait 15 ans qu’on est dans la courge et c’est la première fois qu’on vit une année difficile comme ça.»
Pascale Coutu, propriétaire de La Courgerie

Malgré tout, on aura de la courge à cuisiner cet automne. Josée Roy invite simplement les gens à consommer leur récolte rapidement ou à la congeler.

Popularité retrouvée

Ce n’est que tout récemment que les Québécois ont renoué avec le plaisir de manger des courges, même si les cucurbitacées font partie de notre alimentation depuis longtemps. Ces légumes, provenant majoritairement du Mexique, ont toujours été à la base de l’alimentation de plusieurs des Premières Nations du Canada. Encore aujourd’hui, les cucurbitacées sont parmi les cultures légumières les plus importantes au pays, avec la pomme de terre, le maïs sucré, les pois verts, les carottes et les haricots. Selon Josée Roy, l’engouement pour ce légume-fruit s’est estompé quelque part dans la période d’après-guerre: «les gens se sont tannés, faute de recettes pour les cuisiner».

citrouilles

Ce sont les fermes productrices de courges pratiquant également l’agrotourisme qui ont réellement ravivé notre intérêt pour les cucurbitacées, il y a de cela une vingtaine d’années. «L’autocueillette est devenue une activité de plein air liée à l’automne», confirme Pascale Coutu.

Celle qui cultive de la courge depuis 1999 note aussi que les réseaux sociaux ont grandement aidé à populariser cette production: «les gens viennent prendre des photos dans les champs parce que le décor est magnifique. Ensuite, ils vont cueillir leurs courges et leurs citrouilles d’Halloween».

Et puis, grâce aux efforts des producteurs de courges pour éduquer les visiteurs aux nombreuses façons de consommer le fruit de leur travail, les Québécois comprennent de plus en plus que la courge n’est pas qu’une décoration, mais d’abord et avant tout un aliment nutritif et délicieux. Gâteaux, potages, muffins, mijotés: ils savent maintenant comment la cuisiner.

Prochain défi: faire découvrir les dizaines de variétés qu’on sait faire pousser ici, au Québec. Parce que oui, il y a bien d’autres choses que de la courge butternut et de la courge spaghetti!

Les cinq familles de courges d’hiver

Lorsque la saison des courges potagères d’été (comme les pâtissons et les courgettes) est terminée, ce sont les courges d’hiver qu’on va cueillir. Elles ont toutes des caractéristiques différentes, autant en goût qu’en textures, formes et couleurs.

  • Les potagères d’hiver: de par leur forme creuse, elles sont faciles à farcir. Essayez la poivrée, la délicata ou même la sweet dumpling.
  • Les musquées: la plus connue est la butternut. Ces courges font de bons potages ou mijotés.
  • Les potirons/géantes: généreuses en chair et en goût, ces courges, une fois réduites en purée, s’ajoutent bien dans les desserts. Découvrez la sweet mama ou la potimarron Red Kuri.

Les deux autres familles, les ayotes et les courges de Siam, ne sont pas ou très peu cultivées au Québec.

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