Le Noël rétro de Marc-Olivier Frappier - Caribou

Le Noël rétro de Marc-Olivier Frappier

Publié le

14 décembre 2024

Texte de

Julie Francœur

Réveillonner avec Marc-Olivier Frappier, chef du restaurant montréalais Mon Lapin, c’est s’entasser joyeusement dans son 5 ½ de la Petite-Italie pour voyager dans le temps et dans l’espace sur des airs empreints de nostalgie.
Marc-Olivier Frappier
Photo fournie par Mon Lapin
Réveillonner avec Marc-Olivier Frappier, chef du restaurant montréalais Mon Lapin, c’est s’entasser joyeusement dans son 5 ½ de la Petite-Italie pour voyager dans le temps et dans l’espace sur des airs empreints de nostalgie.
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«Dans mes souvenirs, ma grand-mère nous recevait dans un décor de carte postale avec un pain sandwich tout ce qu’il y a de plus traditionnel. J’ai le goût des mêmes vieilles choses depuis toujours.» Pour le chef de Mon Lapin, sacré meilleur restaurant au pays cette année encore par le Canada’s 100 Best Restaurants, pas question de réinterpréter les classiques du temps des Fêtes, du moins, pas le soir du réveillon. N’en déplaise à ceux qui aiment réinventer la roue, ce sont les tourtières, le ragoût de boulettes maison et les petits pains farcis style «Poulet et gombos de Campbell’s» qui sont à l’honneur chez lui le 24 décembre au soir.

Les petits pains farcis style «Poulet et gombos de Campbell’s» de Marc-Olivier Frappier

«C’est le genre de recettes que j’affectionne particulièrement parce qu’elles font appel à la nostalgie d’une époque où on cuisinait beaucoup avec les grandes marques: des briques de Philadelphia, des boîtes d’ananas, des cannes de soupe… Ce n’est rien de bien compliqué. Ce sont des choses que je ne cuisinerais jamais au restaurant. C’est une affaire de temps des Fêtes. Et ça a sa place à ce moment de l’année», raconte Marc-Olivier Frappier.

«Ma vie, au resto, c’est travailler avec des ingrédients de luxe. À Noël, je ramène ça à la base: les biscuits Ritz en forme de sapins, le cheddar marbré, les marinades de petits oignons grelots, la couronne de crevettes en gelée de l’épicerie…», confie-t-il en montrant des photos de fêtes de Noël passées.

C’est évident: Marc-Olivier embrasse sans gêne son côté kitsch lors des célébrations. Et gare aux grincheux qui voudraient gâcher son plaisir.

«Si tu n’aimes pas Noël, je ne te laisserai même pas la chance de me le dire! Moi, j’adore ça. Genre, si tu viens chez moi au réveillon, tu peux t’attendre à ce que je sorte mes petites napkins de pères Noël, que je mette l’album de Frank Sinatra et que je parte un feu de foyer sur YouTube.»
Marc-Olivier Frappier

Surtout pas de stress

«Je trouve qu’on est tellement rendus dans une société individualiste, où il y a peu de moments de partage. Noël, c’est un des derniers moments qu’il nous reste. Je ne veux pas le laisser partir. Comme il n’y a pas d’enfants dans ma famille, une partie de moi craint que ça se perde.»

À 35 ans, Marc-Olivier se fait donc un devoir de recréer ce qu’il reste de magie des Fêtes, en compagnie de son père, sa belle-mère, sa soeur et son conjoint, ainsi que sa partenaire de vie et d’affaires, la sommelière et importatrice de vins Vanya Filipovic. Il chérit particulièrement ce temps de repos en famille, après une année de travail occupée.

Juste après avoir fermé le restaurant pour la période des Fêtes, il s’attelle donc aux préparatifs qui, affirme-t-il, ne lui prennent généralement pas plus de deux heures.

«J’adore recevoir et, pour moi, ce n’est vraiment pas un stress de cuisiner pour six personnes. Avec le temps, j’ai fini par convaincre mes proches que je pouvais m’occuper de tout. Je m’arrange pour que ça ne soit stressant pour personne.»
Marc-Olivier Frappier

Un deuxième Noël à l’italienne

Les cappellettis dans le bouillon, de même que le bollito misto et ses nombreux accompagnements (salsa verde, mostarda, etc.), font partie du menu qu’il sert à ses amis au lendemain du réveillon. Typiques de la cuisine romagnole, ces plats sont ceux qu’ils mangeaient à l’âge de 17-19 ans, lorsqu’il vivait en Italie dans la famille qui l’avait accueilli dans le cadre du programme AFS Interculture Canada.

«Pour les amis, je m’inspire des Noëls que j’ai passés en Italie. On commence par un apéro qui dure quatre heures, où je sers des poissons crus, de la brandade [morue pilée avec huile et ail], des pâtés, des trucs comme ça. Après l’apéro, on soupe, même si plus personne n’a faim!»

Chaque convive amène une petite conserve espagnole, selon la sympathique formule «Bring your own canned food». La liste d’invités peut varier d’une année à l’autre, selon les allées et venues du personnel dans le monde de la restauration.

«Certaines années, j’ai des amis qui viennent de l’extérieur pour travailler et qui se retrouvent seuls à Noël. Ça peut faire beaucoup de monde dans mon appart!»

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