Le sureau, petit fruit indigène à découvrir - Caribou

Le sureau, petit fruit indigène à découvrir

Publié le

01 septembre 2025

Texte de

Virginie Landry

Le sureau du Canada, vous connaissez? Cet arbuste rustique fait de jolies fleurs blanches fragrantes et de petites baies d’un mauve profond, dont le goût s’apparente à celui de la mûre et du cassis. Ce fruit n’attend qu’à être découvert, et c’est ce que des producteurs locaux veulent encourager.
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Le sureau du Canada, vous connaissez? Cet arbuste rustique fait de jolies fleurs blanches fragrantes et de petites baies d’un mauve profond, dont le goût s’apparente à celui de la mûre et du cassis. Ce fruit n’attend qu’à être découvert, et c’est ce que des producteurs locaux veulent encourager.
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C’est avec son conjoint que Rachel Asselin s’est lancée dans la production de sureau en 2016. Le couple cherchait un projet à développer sur la terre familiale, à Saint-Jacques-de-Leeds, dans Chaudière-Appalaches. «On voulait une culture qu’on prendrait le temps d’apprivoiser et qu’on développerait à long terme», raconte-t-elle. Est née leur entreprise, Cultures Mara, spécialisée dans le sureau du Canada. Parmi ses plus fidèles clients, la productrice compte déjà plusieurs restaurateurs et brasseurs.

Du côté du Centre-du-Québec, à Notre-Dame-de-Ham, Lise Nolette se consacre au sureau depuis 2013 avec son entreprise Le Sureau de la d’Ham. «Je trouvais ça le fun comme culture, comme je pouvais le cueillir debout, à mon âge!» explique la septuagénaire en riant. Au début, les récoltes n’étaient pas très grandes. Toutefois, aujourd’hui, elles sont assez abondantes pour lui permettre de produire des gelées, des confitures, du jus, des sirops de fruits et de fleurs de sureau, entre autres produits faits maison.

Le défi reste de démocratiser le sureau et de faire décoller sa mise en marché.

«C’est un petit fruit émergent. Mais il a tant de facettes à explorer: le goût est bon, l’arbre est facile à entretenir, on peut consommer ses fleurs…»
Rachel Asselin

De rouge, de blanc et de noir

«Les gens ne connaissent pas bien le sureau, ils ont peur de se tromper de variété», admet Rachel Asselin. C’est qu’elles ne sont pas toutes bonnes à manger. En effet, le sureau rouge contient des substances toxiques qui, une fois ingérées par les humains, peuvent causer de graves malaises gastriques. Il faut absolument éviter d’en consommer. On le reconnaît à sa floraison printanière précoce ainsi qu’à ses baies d’un rouge vif. Il y a aussi le sureau noir, comestible, bien que beaucoup moins répandu ici. «Ça vient d’Europe, explique Rachel Asselin. On ne peut pas en avoir chez soi à moins de l’avoir importé.»

Le sureau du Canada, aussi appelé sureau blanc, produit de son côté de savoureux petits fruits d’un noir violacé qui se prêtent bien à de nombreuses recettes… Encore faut-il savoir quoi en faire!

Friand des fleurs et des fruits

Bien qu’il soit reconnu depuis longtemps pour ses propriétés médicinales (il aiderait à stimuler le système immunitaire), on découvre encore le potentiel gastronomique du sureau.

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Contrairement à ce que certains peuvent penser, les baies de sureau, légèrement sucrées et délicatement boisées, ne sont pas astringentes. Si on ne sait pas comment les utiliser, on peut remplacer le bleuet par du sureau dans nos recettes, selon Lise Nolette. «On fait des tests, on goûte et on découvre ce qu’on aime!» lâche-t-elle.

On cueille le sureau en grappes (dès septembre, jusqu’en octobre) et on les congèle aussitôt. «Au moment de décongeler, on brasse les grappes directement dans un chaudron», conseille Rachel Asselin. L’important, c’est de toujours donner un bon coup d’ébullition au fruit, comme il contient des glycosides cyanogènes qui peuvent libérer du cyanure s’il est consommé cru.

Les fruits entiers s’incorporent bien dans des croustades et à des gâteaux, se transforment en confitures ou en sauces. Si on a plutôt récolté les fleurs — ce qui nous priverait cependant des fruits plus tard en saison —, on peut les consommer séchées, fraîches, congelées, infusées…

Comme un plant à maturité peut produire jusqu’à 13 kilos de fruits, on prend ce dont on a besoin pour notre consommation personnelle, et le reste, on le laisse aux oiseaux. «C’est la beauté d’un arbre indigène au Québec: nos écosystèmes ont aussi besoin de cette nourriture», conclut Rachel Asselin.

Du sureau dans ma cour

Il est possible de se procurer des boutures non enracinées de bois de sureau de variétés canadiennes auprès de Cultures Mara afin d’en faire pousser chez soi. La commande se fait en ligne et le tout est livré par la poste. «Ça vient avec des instructions de conservation et d’entretien», confirme Rachel Asselin. La prévente commence en novembre et les boutures sont envoyées en février. Gardez-les dans leur sac de conservation jusqu’à ce que le sol soit assez malléable, au printemps, pour recevoir la bouture. Vous récolterez vos premiers fruits environ deux ans plus tard.
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