Également, les Premières Nations, particulièrement les Abénakis, entretiennent depuis longtemps, et encore aujourd’hui, un amour particulier pour la vannerie faite de frêne noir et de foin d’odeur.
Sauf que depuis plusieurs décennies, ce savoir-faire artisanal a lentement cessé d’être transmis. «Est-ce à cause de l’industrialisation et de l’avènement du plastique? Du temps que ça prend pour faire un panier et de son coût? Je ne suis pas sûre», évoque Laurence Thiffault. Pour elle, c’est un fort désir d’autosuffisance et l’envie d’aller à contre-courant de la surconsommation qui l’ont menée vers la vannerie.
Tisser local
Avant de déménager sa famille dans les Cantons-de-l’Est en 2020, Laurence et son conjoint vivent leur rêve «de proximité avec le territoire et de création avec la nature» sur une terre dans le Témiscouata. En 2017, Laurence plante du foin d’odeur et s’intéresse à la vannerie, un art qu’elle ira apprendre en Europe faute de trouver des cours assez complets ici. Quelques années plus tard, elle implante sa propre oseraie (terre de saules à osier), et son amour pour la vannerie ainsi que sa production explose.
«Pour moi, la vannerie est une pratique intimement liée au territoire. Je crée avec ce que la nature m’offre en abondance. Quand un panier est brisé, je tente de le réparer ou sinon, je le redonne à la terre», déclare-t-elle avec conviction.