C’est après avoir passé six ans à Montréal, où elle a étudié en gestion de la restauration à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), travaillé dans la restauration et rencontré celui qui partage aujourd’hui sa vie, que l’entrepreneure de 29 ans a voulu venir replanter ses racines en 2018 dans la terre qui l’a vu naître.
Entre l’idéation et la réalisation du projet – qui contient d’ailleurs le mot «projet» pour son caractère évolutif –, les embûches ont toutefois été nombreuses, à commencer par la question du zonage agricole. Au total, deux ans et demi ont aussi été nécessaires pour transformer le bout de forêt en havre de paix écoresponsable. «Quand j’étais petite, on venait se cacher dans le bois, ici, raconte-t-elle. C’était complètement forestier. Il a donc fallu préparer le terrain. Une bonne partie des matériaux utilisés pour construire le bâtiment provient de la terre. Mon père a bûché le bois, l’a scié et l’a fait sécher. Ce que vous voyez sur les murs [du restaurant], c’est du tremble qui poussait là», dit la jeune femme en pointant l’horizon. Ces mêmes arbres, c’est son père qui les avait plantés à son arrivée.
«Quand je suis revenue, mon objectif était de diversifier les activités et les productions.» Le volet maraîcher et l’élevage de chèvres laitières se sont notamment ajoutés à l’arc de l’entreprise familiale, alors connue pour son miel. Mais il fallait aussi la construire, cette auberge…
«Notre objectif est d’avoir la plus faible empreinte à long terme, dit la jeune femme, qui a donné naissance à son fils pendant la concrétisation de son projet d’entreprise. Il ne s’agissait pas seulement du choix des matériaux, mais surtout de la consommation énergétique du bâtiment, qui a été dessiné de sorte que la serre puisse chauffer l’intérieur.»
Bien que des chauffages d’appoint puissent être utilisés dans les trois chambres actuellement disponibles en location à l’étage – les autres sont pour l’instant occupées par la jeune famille de Gabrielle – l’essentiel est chauffé grâce à l’énergie solaire emmagasinée par la serre.