Des possibilités infinies
«On a de bien belles plantes ici, qui font d’excellentes infusions», s’exclame Karina Hammond avec un enthousiasme contagieux. On pense entre autres au thé du Labrador, «qui n’est pas réellement un thé», mais dont le goût tout doux s’accorde parfaitement avec les arômes boisés et herbacés de notre forêt. Elle cite en exemple leur tisane Roi du Nord, un assemblage dudit thé du Labrador, de romarin, de baies de genévrier et de sauge. Nathalie Morand, chef tisanière, s’est inspirée de Val-d’Or, sa ville natale, pour créer ce mélange aux arômes nordiques qui plaît tout particulièrement à la clientèle.
Aucune plante locale ne peut cependant se targuer de réellement reproduire le goût du thé, selon Marie-Chantal St-Pierre, de la petite entreprise familiale Les thés de Charlevoix, établie à Baie-Saint-Paul. Elle aussi se spécialise en tisanes du terroir et mise quasi exclusivement sur des plantes récoltées à la main, sur leur terrain charlevoisien. Elle note qu’il y a l’épilobe à feuilles étroites, une plante indigène aux jolies fleurs mauves qu’on prépare en tisane, dont le goût rappelle quelque peu le thé noir Orange Pekoe, léger et fruité. Fin des comparaisons.
Autrement, l’herbier québécois permet aussi de concocter des boissons plus fruitées, en utilisant par exemple des petits fruits d’ici séchés, comme les bleuets sauvages, le sureau, les mûres, la fraise ou la canneberge, entre autres, ou des tisanes plus fleuries, avec la douce camomille, la mélisse rappelant le citron, l’achillée millefeuille ou la mauve du Québec. En fait, les possibilités sont quasi infinies… si on a le temps de faire des tests de goût! Selon Marie-Chantal, «cela peut nous prendre jusqu’à un an pour développer une nouvelle tisane».