— Quels sont les défis reliés à la gestion d’un achalandage monstre sur une courte période?
On a d’abord des défis de main-d’œuvre. L’achalandage saisonnier rime avec emplois saisonniers. On doit former des gens pour quelques semaines seulement, puisque la cadence ralentit à l’automne et que les emplois ne sont pas maintenus. Dans notre cas, on passe de 2 à 4 employés à une équipe comptant jusqu’à 40 personnes en haute saison. Former des cuisiniers pour faire de la gastronomie en si peu de temps relève du défi. Or, pendant ce temps, la clientèle estivale, exigeante, a des attentes. Nous sommes affectés lorsqu’on lit, par exemple, un commentaire d’un client disant qu’il a trouvé son repas cher pour ce qu’il y avait dans l’assiette.
Dans la «folie» du rythme estival, on n’a pas le temps de raconter l’histoire de nos produits, d’expliquer que tout est entièrement fait maison, de parler des fermiers desquels on s’approvisionne, des grains locaux qui sont moulus à la boulangerie à côté. C’est écrit sur le menu et notre site, mais les gens ne les lisent pas toujours. Manquer de temps change l’expérience et la perception des gens. À la mi-août, le défi continue avec la moitié de l’équipe qui retourne au cégep alors que l’achalandage est encore important. C’est vraiment athlétique, voire impossible, de demander à un petit restaurant de multiplier par 10 ou plus son roulement sans nuire à la qualité de l’expérience. Pour moi, l’été ne représente pas le meilleur de Côté Est.