La grande majorité de la clientèle des fermes Serbi est montréalaise. «Dans les régions, il y a de la rhubarbe qui pousse chez toutes les familles!»
Les locavores l’adorent
Une joyeuse tendance dirige de plus en plus la rhubarbe vers les plats salés, tartes fines et autres salades colorées. Elle se fraie d’ailleurs un chemin dans les cuisines des chefs qui se réclament de la mouvance locavore. Parmi les défis auxquels ceux-ci font face figure, en tête de liste, la quête de l’acidité parfaite. Le sumac, le vinaigre et le verjus jouent parfois très bien ce rôle. Mais peu de chefs locavoro-puristes vous diront qu’ils ne s’ennuient pas, parfois, de presser un citron. Selon certains, la rhubarbe peut alors venir à la rescousse!
À Sainte-Perpétue, la cheffe Chloé Ouellet, du restaurant Au Pâturage, n’utilise que des produits du Québec dans sa cuisine. Le citron? Une hérésie! Imaginez sa joie lorsqu’elle a découvert un immense pied de rhubarbe sur le terrain de la maison ancestrale dont elle a fait l’acquisition il y a quelques années. «J’en utilise beaucoup dans ma cuisine! Confite avec du vin blanc et du thym, puis poêlée, elle accompagne très bien la viande rouge. La rhubarbe donne du croquant et de l’acidité à une sauce vierge qu’on peut faire «fraise-rhubarbe» et servir sur des pétoncles, par exemple», lance celle qui se laisse aussi prendre au jeu des desserts classiques. «Et il y en a tout l’été, alors que les Québécois ont tendance à la délaisser une fois le printemps terminé.» Pourquoi s’en priver?
«La rhubarbe est le citron du Québec et, depuis une dizaine d’années, il y a un bel engouement chez les chefs, qui trouvent toutes sortes d’idées pour l’utiliser», estime Sébastien Bigras, à qui un ami chef a récemment suggéré d’utiliser un cube de rhubarbe sur son poisson en papillote en lieu et place dudit agrume.