La petite histoire de la collecte de bonbons d’Halloween - Caribou

La petite histoire de la collecte de bonbons d’Halloween

Publié le

15 octobre 2024

Texte de

Virginie Landry

L’Halloween telle qu’on la connaît aujourd’hui est une version édulcorée des fêtes des Morts célébrées il y a plusieurs centaines d’années par différents peuples. Si se déguiser est l’une des plus vieilles coutumes associées au 31 octobre, la nourriture a elle aussi toujours été au cœur des célébrations. En offrande à l’au-delà, comme ingrédient à rituels ésotériques ou, plus récemment, pour éviter que les enfants ne jouent de vilains tours: voici pourquoi on mange des friandises à l’Halloween.
L’Halloween telle qu’on la connaît aujourd’hui est une version édulcorée des fêtes des Morts célébrées il y a plusieurs centaines d’années par différents peuples. Si se déguiser est l’une des plus vieilles coutumes associées au 31 octobre, la nourriture a elle aussi toujours été au cœur des célébrations. En offrande à l’au-delà, comme ingrédient à rituels ésotériques ou, plus récemment, pour éviter que les enfants ne jouent de vilains tours: voici pourquoi on mange des friandises à l’Halloween.
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La pomme peut être considérée comme la première gâterie d’Halloween. Chez les Romains de l’Antiquité, il était coutume de distribuer des pommes le 1er novembre en l’honneur de Pomona, la déesse des fruits.

C’est cependant le festival irlandais Samhain, inspiré de traditions celtes, qui a eu le plus d’influence sur les festivités actuelles. La pomme, fruit considéré comme sacré et magique, était au cœur de plusieurs des rituels pratiqués par les druides.

Cette grande fête, célébrée autour du 31 octobre, permettait de souligner le passage de la saison claire à la saison sombre. Les villageois passaient de porte en porte afin de recueillir des offrandes (dont des petits gâteaux, des noix et des pommes) en échange d’un poème pour les défunts. Certains allaient même jusqu’à enfouir des pommes sous la terre pour nourrir les morts jusqu’à ce qu’ils reviennent à la vie.

«J’ai souvenir que les gens prenaient le temps de faire des petits sacs avec plusieurs surprises dedans. Lorsqu’on en trouvait un au moment de faire le tri de nos bonbons, c’était comme un vrai trésor!»
Catherine Forget, cofondatrice de la page Instagram Québec Nostalgie

Enracinée dans les traditions, la pomme, qu’on trouve en abondance à ce moment de l’année, s’est naturellement imposée comme offrande des premières Halloweens modernes.

L’arrivée du sucre

La fête commerciale qu’est maintenant l’Halloween n’est célébrée en Amérique du Nord que depuis le 19e siècle, moment où les Irlandais et les Écossais se sont installés massivement aux États-Unis et au Canada, apportant l’héritage de cette fête celtique qu’ils connaissaient bien.

Au Québec, les Montréalais anglophones furent les premiers à passer l’Halloween de maison en maison, quelque part dans les années 1920-1930. Dans ce temps-là, on offrait principalement aux enfants des fruits ou des gâteries faites maison (des gâteaux, des caramels, du maïs éclaté) afin qu’ils ne fassent pas de dégâts ou de dommages à notre maison: le fameux «trick-or-treat». C’est dans la période d’après-guerre, lorsque le rationnement du sucre aux États-Unis fut levé, que les gens ont réellement commencé à adopter les bonbons commerciaux.

Dans les années 1960-1970, le reste du Québec s’est aussi mis à célébrer l’Halloween.

Chocolats, jujubes et plus encore

Frédérique Paré et Catherine Forget, les cofondatrices de la page Instagram Québec Nostalgie, consacrée aux meilleurs souvenirs d’enfance des années 1990-2000, savent que l’Halloween est un sujet qui touche une corde sensible auprès de leurs 98000 abonnés.

Les filles se souviennent qu’au moment de faire le tri de leur récolte, à cette époque où elles étaient enfants, elles jubilaient à la vue de mini-barres de chocolat (Aero, Kit Kat, Coffee Crisp), de suçons LifeSaver («ceux avec le gros trou dedans») et de petits sacs de bonbons gélifiés («il y en avait peu»). Elles mentionnent aussi les fameuses cigarettes Popeye (qui se nomment désormais les bâtonnets de bonbons Popeye), les suçons Push Pop et les Ring Pop, les gommes Bazooka, les Nerds, les Starburst et les Skittles.

Ce qui trouvait souvent le chemin de la poubelle? «Les Tootsie Rolls, les tires Sainte-Catherine, les Rockets.»

Plus que les bonbons, les enfants à cette époque aimaient aussi l’aspect stratégique de la collecte de bonbons. «On savait quelle maison en donnait le plus. On allait même jusqu’à utiliser une taie d’oreiller pour amasser de plus grandes quantités de friandises», se remémore Catherine.

Frédérique se souvient quant à elle des histoires d’aiguilles et de rasoirs dans les bonbons: «À l’école, il y avait beaucoup de prévention à ce sujet.» C’est d’ailleurs à cause de plusieurs histoires sordides, certaines fondées, d’autres non, majoritairement en provenance des États-Unis, que les parents se sont mis à jeter toutes les friandises maison au moment de faire le tri de la collecte de leurs enfants.

Les années 2010 ont été marquées par l’arrivée de la citrouille turquoise, qui signale aux petits monstres ayant des allergies alimentaires qu’une maison leur offre des options adaptées à leurs besoins. Plus récemment, certains se sont mis à offrir des bonbons «santé», comme du maïs soufflé, des canneberges séchées sucrées et… des pochettes de compote de pommes. La boucle est bouclée.

Trois confiseries où se procurer des bonbons d’antan

  • Biscuiterie Oscar (Montréal) 3755, rue Ontario Est
  • Fraîcheurs et saveurs (Baie-Saint-Paul) 64 A, rue Saint-Jean-Baptiste
  • La Commère (Saguenay) 194, rue Price Ouest
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