Ambassadeurs de saveurs d’ailleurs - Caribou

Ambassadeurs de saveurs d’ailleurs

Publié le

16 avril 2024

Texte de

Marianne Lefebvre

Le Québec regorge d’entrepreneurs agroalimentaires d’ici mais aussi d’ailleurs qui mettent au point, pour notre plus grand plaisir, des produits et des plats dignes d’une immersion gustative de première classe! Marianne Lefebvre, nutritionniste spécialisée en nutrition internationale, conférencière et stratège en santé interculturelle, nous en présente quatre.
Adelle Tarzibachi
Le Québec regorge d’entrepreneurs agroalimentaires d’ici mais aussi d’ailleurs qui mettent au point, pour notre plus grand plaisir, des produits et des plats dignes d’une immersion gustative de première classe! Marianne Lefebvre, nutritionniste spécialisée en nutrition internationale, conférencière et stratège en santé interculturelle, nous en présente quatre.
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Les Filles Fattoush, par Adelle Tarzibachi, originaire de la Syrie, résidente canadienne depuis 20 ans

«Les fruits frais de mon pays ont une saveur inégalable. C’est toujours la première chose qui me vient en tête lorsque je pense à la cuisine de mon pays natal. Le goût des figues fraîches, ultra sucrées, et celles des pêches juteuses qui te coulent sur le menton… Les fruits en été en Syrie sont incroyables!» lance Adelle Tarzibachi, qui est devenue une femme d’affaires aguerrie et engagée dans sa communauté. Guidée par le désir de tisser des liens culinaires entre le Canada et la Syrie, elle cofonde Les Filles Fattoush en 2017, une entreprise qui met de l’avant le savoir-faire culinaire des femmes syriennes réfugiées. L’entreprise compte une épicerie en ligne qui propose épices, assaisonnements et autres produits culinaires divers importés de la Syrie, ainsi qu’une gourmande sélection de mets prêts-à-manger faits ici, à Montréal. Pour les Filles fattoush, cuisiner leurs mets traditionnels pour les Québécois est leur façon de dire merci de les avoir accueillies.

Finalement, pour ceux et celles qui ont la nostalgie de la Syrie, ou qui désirent découvrir les saveurs de ce pays, Adelle a récemment écrit le livre À la table dAdelle, souvenirs et recettes d’une immigrante syrienne, chez KO Éditions.

Bayard Royal, par Frénie Jean-Baptiste, québécoise d’origine haïtienne au Québec depuis 13 ans

«Dans mon pays, chaque matin, on se régalait d’un bon café cultivé localement, frais moulu à la main selon la tradition haïtienne et infusé à la perfection», explique Frénie Jean-Baptiste. «L’effluve du café frais me manque terriblement, tout comme la confection (et la dégustation!) de pâtisseries avec ma grand-mère Elza.»

Frénie Jean Baptiste est la fondatrice de Bayard Royal, une entreprise de gâteaux imbibés de spiritueux, née dans le noyau multiculturel de Montréal. Chez Bayard Royal, le produit signature, le gâteau au rhum antillais, est une invitation à un voyage gustatif qui plonge au cœur de la culture haïtienne et de l’histoire de la famille de Frénie. Il a été créé en hommage à sa grand-mère, une femme authentique et inspirante. C’est ainsi qu’en 2015, Frénie se lance en affaires avec pour ambition de partager sa culture, sa passion pour la pâtisserie et son amour du fait maison à la population québécoise.

Les délicieux gâteaux de Frénie sont disponibles sur son site internet ainsi qu’à de nombreux points de vente.

Chef indépendant, Jérémie Jean Baptiste, né en France de parents martiniquais, résident québécois depuis près de 10 ans

«Par ma double culture, deux types de souvenirs gustatifs sont ancrés en moi. De la France, c’est l’odeur des marchés dont je m’ennuie le plus. Hiver comme été, les effluves de plats fraîchement cuisinés y flottent dans l’air. La sensation de faim est omniprésente lorsqu’on fait le marché et avec raison: les saucissons aux mille et une saveurs, les poulets rôtis cuisant sur la broche et l’odeur enivrante des épices du marchand maghrébin creusent l’appétit! Ce que mes papilles réclament le plus de la Martinique, c’est le doux parfum des gâteaux et autres douceurs sucrées antillaises sortant du four. L’arôme de la noix de coco qui se mêle au sucre de canne lui-même empreint de vanille et de cannelle pour finalement confire et produire la fameuse tablette coco, confiserie créole traditionnelle, est unique. L’odeur de la crème pâtissière vanillée qui cuit doucement fait aussi partie des petits bonheurs olfactifs difficiles à remplacer. Le souvenir de mes tantes préparant le Mont blanc, ce gâteau à étages entrelacés de crème, décoré de noix de coco râpé me hante souvent! Je me revois attendant impatiemment la fin de sa préparation pour lécher goulûment la spatule et le bol à l’aide de mes doigts d’enfants gourmands.»

Pour retrouver les saveurs martiniquaises du chef Jérémie Jean Baptiste et en savoir plus sur sa double culture en cuisine et son parcours de vie unique, suivez-le sur les médias sociaux, sur la plateforme Mordu de Radio-Canada, dans divers festivals comme la Martinique gourmande et Montréal en lumière ou encore lors de ses nombreuses parutions médiatiques ici et là.

Buriram, par Nongyao Truadmakkha, originaire de la Thaïlande et québécoise depuis 2009

«En tant qu’immigrante thaïlandaise, l’essence de mon identité est encapsulée dans l’arôme de la cuisine de ma mère. Chaque jour, elle préparait les repas familiaux en utilisant des ingrédients cultivés autour de notre ferme de riz. Le dîner était un véritable rituel familial. Son poulet au curry rouge et aux pousses de bambou est le plat que j’affectionnais le plus. Le mélange harmonieux de citronnelle, de feuilles de lime kaffir, de galanga, de basilic thaï et de lait de coco, me transporte à chaque fois dans la cuisine de ma mère, havre de paix réconfortant. Sa cuisine est pour moi, un endroit débordant de souvenirs, tous plus chers les uns que les autres à mes yeux, et d’où je ne suis jamais repartie affamée.»

Nongyao Truadmakkha est la cofondatrice de la compagnie montréalaise Buriram, qui propose des pâtes à cuisiner pimentées (de cari rouge et tom-yum notamment) d’origine thaï-khmère. Nongyao et sa partenaire ont voulu partager avec le monde, la richesse des saveurs de la cuisine thaï-khmère que préparaient leurs parents. Pour plonger dans les souvenirs d’enfance de Nongyao, rien ne vaut les délicieuses pâtes à cuisiner de Buriram que l’on peut se procurer en ligne et dans plusieurs supermarchés.

À notre plus grand bonheur, Nongyao a aussi un service de cheffe à domicile. Finalement, les recettes de cette réputée cheffe sont également disponibles sur la plateforme Mordu de Radio-Canada.

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