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Huit commandements pour un projet d’autonomie alimentaire réussi
Publié le
05 mai 2021
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Si le concept d’autonomie alimentaire séduit beaucoup de Québécois par les temps qui courent, le chemin vers l’autosuffisance est tout de même parsemé de défis. Inspirés par l’expérience des comédiens Édith Cochrane et Emmanuel Bilodeau dans C’est plus qu’un jardin (série présentée à Unis TV qui suit l’évolution de deux projets familiaux d’autonomie sous la supervision des maraîchers Jean-Martin Fortier et Dany Bouchard), voici huit conseils pour bien se préparer avant de faire le saut.
Texte de la rédaction Présenté par Unis TV
1. Ton projet, tu planifieras L’improvisation donne rarement de bons résultats dans un projet d’autosuffisance alimentaire. Essentielle, la planification débute par l’analyse des besoins de la famille ou de l’individu, estime Dany Bouchard.
«Une fois qu’on a déterminé nos besoins et ce qu’on souhaite manger durant la saison, on peut déduire la quantité de légumes à produire ainsi que le nombre de plans et l’espace nécessaires», explique le jeune maraîcher. En découlera la création d’un calendrier cultural, qui couvrira la période des semis jusqu’à la dernière récolte, en passant par la plantation et l’entretien du jardin.
2. Une étape à la fois, tu progresseras Un gigantesque potager, des poules pondeuses, des poulets de chair, des ruches, un verger, alouette! Les candidats à l’autonomie alimentaire ont parfois de grandes ambitions louables mais souvent irréalistes.
La famille Cochrane-Bilodeau peut en témoigner, elle qui a expérimenté successivement l’élevage de poules pondeuses puis de grillons (avec peu de succès!), l’aménagement d’un potager et la construction d’un four à pain écologique, entre autres. Tout cela au cours d’un seul été! «Je conseille de commencer petit et de grossir avec les années plutôt que tout faire en même temps, dit Dany Bouchard. Juste dans un potager, tu peux avoir 50 types de légumes, 50 types de plantes différentes. Il y a de quoi s’amuser pendant plusieurs années avant de tout maîtriser.»
3. Du temps, tu réserveras L’ampleur du projet déterminera le temps nécessaire à sa réalisation. Une chose est sûre, une attention régulière est requise. Pas question d’abandonner ses plants sans eau en pleine canicule ou de laisser ses poules sans surveillance pendant plusieurs jours.
«Si on souhaite réellement se nourrir avec son potager, c’est que c’est important pour nous. Et les choses importantes pour nous doivent prendre une place importante dans notre horaire, souligne avec philosophie Dany Bouchard. Plus on veut se nourrir de son potager, plus on doit y mettre du temps.»
4. Ta famille, tu impliqueras Un projet d’autonomie alimentaire peut devenir un projet familial si on y intègre ses enfants. C’est ce qu’ont fait Édith Cochrane et Emmanuel Bilodeau avec leurs trois rejetons. Non seulement les jeunes représentent une main-d’œuvre bien utile, mais ils tirent de leur expérience de précieux enseignements.
«On avait envie que les enfants apprennent et qu’ils participent. Ils plantaient et récoltaient avec nous et, franchement, ça les allumait et les motivait. On s’est lancés là-dedans d’abord pour en connaître plus sur l’autosuffisance, mais aussi pour inspirer nos enfants.»
Édith Cochrane
À voir les visages de Siméon, 12 ans, Paul-Émile, 10 ans, et Adélaïde, 2 ans et demi, ravis de jouer dans la terre ou de s’occuper de leurs nouvelles amies ailées, on peut dire que la leçon a bien été apprise.
5.Le droit à l’erreur, tu te donneras Qu’il ait 10 jours ou 10 ans d’expérience, le jardinier n’est pas à l’abri des erreurs. Il faut apprendre à les accepter et à s’en servir pour progresser. L’arrosage (trop abondant ou pas assez) et un emplacement inadéquat font partie des bévues les plus courantes pouvant miner un potager.
Édith Cochrane et Emmanuel Bilodeau l’ont bien compris en constatant que le potager qu’ils avaient aménagé était beaucoup trop à l’ombre et qu’il avait peu de chance d’être productif.
«Il faut être indulgent envers soi-même, insiste Dany Bouchard. Les erreurs sont des occasions d’apprendre. C’est sûr qu’elles vont arriver! Il faut apprendre d’elles et les intégrer à son bagage. Travailler avec le vivant nous rappelle constamment qu’il n’y a rien de permanent. C’est ce qui fait la beauté de la chose.»
6.Bien informé, tu seras Pour éviter ces écueils, le fermier en herbe doit s’informer au maximum, grâce aux livres ou à des formations par exemple. Il doit aussi connaître son terrain, son sol et son temps d’ensoleillement. Dany Bouchard suggère en outre de s’entourer d’une communauté ou d’un mentor de son entourage qui a de l’expérience.
«Quand on se lance en jardinage, il faut se dire que c’est quelque chose qu’on va apprendre sur 5 ou 10 ans, et non dès l’an 1 ou 2, explique le maraîcher. On tend à sous-estimer l’investissement en connaissances nécessaires pour avoir du succès au jardin. C’est un univers magnifique, mais qui a son degré de complexité. Il faut rester humble face à la culture des plantes et être toujours ouvert à l’apprentissage.»
7.Du plaisir, tu auras Au-delà des impératifs, il faut aussi laisser de la place au plaisir! Un plaisir qui découle du travail en famille, du temps passé à l’extérieur en toute saison et, surtout, de l’émerveillement de voir croître et jaillir de la terre ce qu’on a planté de nos mains.
«Ce que je retiens le plus de ce projet, c’est la satisfaction que ça me procure. Ça ne se peut pas comment c’est satisfaisant de planter une graine de tomate, de voir le plant grandir, de récolter le fruit, puis de le manger!»
Édith Cochrane
8.Les fruits de ton travail, tu partageras Il ne faut pas confondre autonomie et repli sur soi. Au contraire, l’autosuffisance est une occasion de tisser de nouveaux liens avec sa communauté grâce au partage et à l’échange.
La famille Cochrane-Bilodeau a notamment échangé avec ses voisins des pains cuits dans son nouveau four contre des services impromptus ou des prêts d’outils. Un moyen de mieux connaître son voisinage, de ralentir sa consommation et «d’avoir du fun», selon Emmanuel Bilodeau.
«Être autonomes, pour nous, ça ne veut pas dire être seuls chez nous. Ça veut dire partager nos compétences, partager les fruits de notre autonomie avec tout le monde», indique le comédien.
➤ À lire aussi: «C’est plus qu’un jardin : c’est nourrir la famille», une entrevueavecJonathan Lucas sur le projet d’autosuffisance alimentaire dans lequel il s’est lancé avec sa conjointe Caroline Bédard et leurs deux enfants, et qui est aussi présenté dans la série.
La série C’est plus qu’un jardin est diffusée le jeudi à 20 h sur Unis TV et en ligne tout de suite après.