Une fois dans un lieu sécurisant, comme les soirées du collectif, elle constate un sentiment partagé: elles ne sont pas seules.
Lors de cette soirée, c’est la sommelière et restauratrice Marie-Josée Beaudoin (Sabayon) qui se joint à la partie. Elle adore tellement l’idée, l’entraide et les ambitions du collectif qu’elle décide de se joindre à l’équipe d’organisatrices de La Tablée au féminin.
C’est aussi elle qui insiste pour planifier une première soirée montréalaise, en mars dernier, à l’hôtel Le Germain. Dans la salle remplie d’environ 70 femmes, nous avons droit à d’inspirants témoignages des restauratrices Anne-Virginie Schmidt (Miels d’Anicet, Pollens & Nectars), Dyan Solomon (Olive et Gourmando) et Mélanie Blanchette (Bouillon Bilk, Cadet, Place Carmin, Oncle Lee).
Cette dernière croit que la présence des femmes en restauration est directement liée à sa pérennité, mais que les exemples de doubles standards demeurent nombreux. «Force est d’admettre que cette industrie-là nous a challengées dans le passé et nous challenge encore de plusieurs façons, a-t-elle témoigné pendant la soirée. [Elle] nous a fait porter des talons hauts pour marcher des kilomètres dans une salle à manger. [La restauration est] l’endroit où la femme est hôtesse et l’homme, maître d’hôtel; la femme, une vieille waitress, et l’homme, un serveur d’expérience. C’est donc facile de penser que notre place est fragile, qu’on ne peut pas vieillir en restauration et que ce métier-là en est un “en attendant”.»
Prochains services
C’est donc dans l’idée de briser ces stéréotypes et de nous élever, ensemble, que le collectif conçoit la suite de ses événements et de son avenir. «On veut développer le volet Apprentissage pour offrir des formations en finances, par exemple, précise Caroline Beaulieu. On aimerait aussi monter un programme de bourse pour soutenir les femmes dans leurs projets et passer plus de temps dans les écoles hôtelières pour montrer le beau du métier en tant que femmes. À plus court terme, on veut créer une liste de femmes dans l’industrie pour aider les médias à diversifier les intervenants à parler de cuisine à la télé ou à la radio.»
Dans un esprit collaboratif et positif, La Tablée au féminin souhaite présenter un ou deux événements par année à Montréal et à Québec pour commencer et, potentiellement, élargir son réseau partout dans la province.
Pour suivre La Tablée au féminin sur Instagram: @tableeaufeminin