— Dans le sens de garder les épiceries et grandes surfaces fermées le dimanche… à long terme?
Exact! Comment dans le temps! Comme à plusieurs endroits dans le monde encore aujourd’hui. Favoriser l’achat local pour vrai, c’est adopter des mesures concrètes pour accompagner la transition de la parole aux actes. Un avantage concurrentiel offert aux fermes et aux marchés est un exemple d’une telle mesure, simple et rapide à implanter, réaliste et peu coûteuse, pouvant supporter efficacement l’agriculture de proximité.
Avant de crier «autonomie alimentaire» sur tous les toits et de se bomber le torse à ce sujet, il importe de se mettre un instant dans les bottines des producteurs qui portent la petite agriculture locale à bout de bras, qui la défendent bec et ongles, sept jours sur sept. Leur offrir un réel avantage en dirigeant plus de gens vers eux ne serait-il pas une décision collective qui pourrait non seulement les aider à traverser la crise, mais à s’implanter durablement dans les habitudes d’approvisionnement des Québécois? On s’est plutôt bien habitués à la fermeture dominicale des grandes surfaces en contexte de pandémie; il reste quand même six jours sur sept pour les visiter! Une «pause dominicale» commune serait un incitatif pour que tous puissent mettre plus d’activités bioalimentaires au menu, incluant les commis et les caissiers des grandes surfaces qui pourraient profiter eux aussi du dimanche pour visiter les marchés et les fermes, et comprendre d’où viennent ces carottes qu’ils emballent chaque semaine.
On dit souvent que les marchés publics sont les nouveaux parvis d’église. Que les producteurs en sont les prêtres, et les mangeurs, les apôtres! Amen. Je dirais même plus: «Amen»-la l’autonomie alimentaire!