Alliant leurs forces, lui en cuisine et elle à la comptabilité – une compétence acquise lors de son passage à la trésorerie de l’Union des artistes –, la mère et le fils ont fait l’acquisition d’un local sur la rue Ontario, à Montréal, dans le but de mettre sur pied un projet qu’Antonin avait en tête depuis l’âge de 16 ans: un restaurant qui s’appellerait Le Mousso.
«Dès l’ouverture, en février 2015, j’ai été propulsé à l’avant-scène. Katerine, qui s’occupait de la gestion, est demeurée dans l’ombre alors que c’est elle qui avait l’habitude d’être sous les projecteurs», nous dit le cuisinier faisant référence à la carrière de comédienne de sa mère dans des téléromans tels que Le temps d’une paix, Cormoran et Virginie. Fille du peintre automatiste Jean-Paul Mousseau, cosignataire de Refus global, et de l’actrice Dyne Mousso, Katerine est maintenant pleinement investie dans ce resto qu’elle considère comme la continuité de leur héritage familial: leur œuvre à elle et à Antonin.
Même si la réussite du Mousso est indéniable, Katerine n’était pas convaincue au départ de sa viabilité. «Elle n’était pas d’accord avec la formule, mais je tenais à mon idée. Notre famille a toujours été très têtue, mais avant-gardiste», raconte Antonin. À son arrivée sur la scène montréalaise, le Mousso était en effet du jamais-vu au Québec: un menu de dégustation fixe élaboré à partir de produits frais et de saison, servi dans un décor sobre et élégant, à l’exception de quelques Mousseau sur les murs.
Même s’ils ont tous les deux un tempérament de Mousseau, c’est-à-dire explosif, la mère et le fils s’accordent pour faire passer la famille avant tout.