— Comment l’idée d’une certaine autonomie alimentaire est-elle arrivée dans votre vie?
Mes parents valorisent depuis toujours le savoir-faire: ils réparent et fabriquent les choses eux-mêmes, cuisinent beaucoup, achètent peu de choses. Ce parcours récent vers l’autonomie alimentaire est donc quelque chose qui ne m’est pas étranger, à certains égards.
Il y a ensuite la volonté de réduire notre empreinte écologique, d’être moins dépendants des grands systèmes alimentaires et de se rapprocher de la nature. Ç’a entraîné des petits gestes, comme faire quelques semis ou faire notre propre pain.
Finalement, C’est plus qu’un jardin est arrivée par hasard dans nos vies, en 2020, en même temps que la pandémie. C’est parti du désir de fédérer la famille autour d’un projet qui a du sens, alors qu’on était cloîtrés dans un chalet sans travailler, avec des enfants qui voulaient s’entretuer! Accompagnés de maraîchers comme Jean-Martin Fortier et Dany Bouchard, des vulgarisateurs passionnés et passionnants, on a complètement embarqué dans cette quête-là.
— Sans cette conjoncture, auriez-vous finalement acheté une terre en Estrie et entamé trois projets agricoles de front, comme on le voit dans la quatrième saison?
C’est sûr que non! Jamais je n’aurais imaginé avoir un jour un potager de 100 pieds par 100 pieds, une forêt nourricière et un carré de protéines végétales à entretenir! Mais à mesure qu’on avançait, je me suis sentie capable et légitimée d’entreprendre un projet pareil. Même si, encore à ce jour, on n’a jamais réussi à manger une seule tomate de nos jardins, on réussit autre chose, on apprend, et je trouve qu’on fait de grands pas dans la direction qu’on vise.