— Comment sont nés les Premiers Vendredis?
Mon associé dans cette grande aventure-là, c’est Guy Vincent Melo. On s’est rencontrés sur un coin de trottoir au Festival de Jazz en 2010 et on est tombés en amitié devant mon food truck. On trouvait à ce moment que la cuisine de rue manquait cruellement à Montréal et qu’il y avait un besoin autant au niveau du public, que des restaurateurs et des institutions. Mais les règlements municipaux, depuis le début des années 1940, interdisaient la vente sur le domaine public: les camions n’avaient donc pas d’endroit où aller.
L’Esplanade du Parc olympique était zéro utilisée à l’époque: on a eu l’idée de commencer les Premiers Vendredis là-bas. En parallèle, on a fait changer le règlement municipal, en collaboration avec l’équipe de Denis Coderre à l’époque, qui nous a énormément soutenus.
— Et l’événement est rapidement devenu un succès?
Les Premiers Vendredis ont vite grossi parce que la masse de food trucks a grossi. Peu à peu, les restaurateurs, se sont rendu compte que d’avoir un camion ou une remorque en cuisine, ça donnait toutes sortes d’opportunités de vente différentes pour aller chercher une nouvelle clientèle.
Quand est arrivée la pandémie, en 2020, le seul type de restauration qui fonctionnait, c’était le take-out. Les camions sont devenus des espèces d’ambassades sanitaires. Ce qu’on a vu aussi par la suite, c’est qu’il y a eu un développement du type de restaurateurs qui se lançaient là-dedans, notamment des restaurateurs plus établis.
Aujourd’hui, aux Premiers Vendredis, on peut avoir au-dessus de 20 000 personnes qui viennent juste pour manger, et le mois passé [en juin 2025], on a accueilli 65 food trucks! On a aussi élargi la durée de l’événement sur deux jours, soit le vendredi et le samedi.
— Qu’est-ce qui a évolué depuis les premières éditions?
Ce qu’on voit cette année, et qui est vraiment cool, c’est que de plus en plus de gens viennent aux Premiers Vendredis, mangent moins de poutine et plus de plats issus des communautés culturelles. L’événement est en mode plus créatif, et je pense que c’est lié au fait que depuis quatre ans, on met dès que possible de l’avant la culture et les traditions d’autres régions du monde. Par exemple, cette année, au mois d’août, on propose la Fiesta Latina.