Pas de paniers d’hiver Bio Locaux cette année - Caribou

Pas de paniers d’hiver Bio Locaux cette année

Publié le

29 octobre 2024

Texte de

Alexis Boulianne

Alors que la saison froide est à nos portes, l’initiative Bio Locaux, qui permettait aux Montréalais de s’abonner à un panier de légumes, n’aura pas lieu cet automne ni cet hiver. La raison? La coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ), qui chapeautait le projet, vit actuellement d’importants problèmes organisationnels. 
panier de legumes
Alors que la saison froide est à nos portes, l’initiative Bio Locaux, qui permettait aux Montréalais de s’abonner à un panier de légumes, n’aura pas lieu cet automne ni cet hiver. La raison? La coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ), qui chapeautait le projet, vit actuellement d’importants problèmes organisationnels. 
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L’idée derrière Bio Locaux est de faciliter la mise en marché des produits des petites fermes de proximité en mettant certaines choses en commun, comme l’abonnement en ligne et la livraison jusqu’aux points de chute. Mais cette année, la CAPÉ, qui d’ordinaire s’occupe de faire la coordination du projet, vit des moments difficiles.

Changement de direction générale au printemps, manque de liquidités, problèmes de communications : les enjeux s’accumulent et font en sorte que la coopérative n’a pas les moyens de mettre en place l’initiative d’automne et d’hiver sur l’île de Montréal, laissant des consommateurs orphelins et une perte de débouchés pour certaines fermes.

Une autre initiative Bio Locaux dans les Cantons-de-l’Est est toutefois toujours en place, souligne Véronique Bouchard, présidente de l’organisme Réseau des fermiers de famille, qui s’occupe du projet dans cette région.

Des solutions pour l’hiver

La clientèle laissée pour compte alors que les abonnements se remplissent rapidement pourra se rendre sur le site du Réseau des fermiers de famille pour chercher une solution de remplacement. On y trouve une poignée de fermes qui offrent des paniers, soit pour l’automne ou pour l’automne et l’hiver, mais pas dans tous les quartiers (aucune offre n’est par exemple proposée pour le Plateau–Mont-Royal, Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Saint-Henri et Griffintown).

Le Marché Fermier Masson, propriété de la CAPÉ, restera vraisemblablement ouvert et proposera légumes frais et autres produits locaux. 

De nombreuses épiceries de quartier offrent aussi les légumes de petites fermes maraîchères. Dans tous les cas, il faudra s’informer et rester flexible, en attendant une offre plus centralisée. 

Véronique Bouchard de la Coop aux petits oignons. | Crédit: Chantal Lecours, archives Caribou Fermes maraîchères bios

Un modèle à repenser?

Si Véronique Bouchard, qui est aussi directrice générale de la coop Aux petits oignons, considère que le modèle du panier de légumes saisonnier a toujours la cote, d’autres voix s’élèvent pour moderniser cette manière de faire. Caribou faisait récemment l’analyse d’un mouvement parmi les fermes de proximité qui vise à redéfinir l’agriculture soutenue par la communauté. Les familles sont invitées à déterminer elles-mêmes ce qu’elles peuvent donner à la ferme pour la saison, une forme de participation beaucoup plus active et impliquée. 

Émilie Viau-Drouin, directrice générale de la CAPÉ jusqu’au printemps dernier, abonde dans le sens d’une remise en question. «Avec les Lufa, Goodfood de ce monde, on ne peut plus rester avec des paniers pré-montés, où le monde ne choisit rien», affirme-t-elle. Elle croit toutefois que la mise en commun des outils de mise en marché est essentielle : «Je reste vraiment avec cette vision-là, qu’il ne faut pas rester dans son coin.»

Véronique Bouchard explique que l’absence de Bio Locaux à Montréal «crée un vide». La nouvelle survient aussi dans un contexte où l’agriculture souffre de nombreux problèmes «partout dans le monde», selon elle. Mais elle tient à souligner que les problèmes de la CAPÉ ne sont pas liés à une absence de demande pour des paniers de légumes biologiques.

«Dans un contexte où tout coûte plus cher, l’alimentation est souvent considérée comme une dépense compressible des ménages, dit-elle. Les gens se retrouvent avec un budget plus limité, mais les paniers bios permettent de court-circuiter les intermédiaires et d’offrir un prix plus abordable.»

Elle n’exclut pas que la CAPÉ puisse redémarrer le projet l’année prochaine, ou même que si la coopérative n’est plus en mesure d’offrir cette forme de panier collectif, que le Réseau pourrait reprendre le flambeau.

Pour aller plus loin dans la réflexion

Lire le grand dossier Fermes maraîchères bios: le modèle de la dernière chance publié en avril dernier.

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