Un modèle à repenser?
Si Véronique Bouchard, qui est aussi directrice générale de la coop Aux petits oignons, considère que le modèle du panier de légumes saisonnier a toujours la cote, d’autres voix s’élèvent pour moderniser cette manière de faire. Caribou faisait récemment l’analyse d’un mouvement parmi les fermes de proximité qui vise à redéfinir l’agriculture soutenue par la communauté. Les familles sont invitées à déterminer elles-mêmes ce qu’elles peuvent donner à la ferme pour la saison, une forme de participation beaucoup plus active et impliquée.
Émilie Viau-Drouin, directrice générale de la CAPÉ jusqu’au printemps dernier, abonde dans le sens d’une remise en question. «Avec les Lufa, Goodfood de ce monde, on ne peut plus rester avec des paniers pré-montés, où le monde ne choisit rien», affirme-t-elle. Elle croit toutefois que la mise en commun des outils de mise en marché est essentielle : «Je reste vraiment avec cette vision-là, qu’il ne faut pas rester dans son coin.»
Véronique Bouchard explique que l’absence de Bio Locaux à Montréal «crée un vide». La nouvelle survient aussi dans un contexte où l’agriculture souffre de nombreux problèmes «partout dans le monde», selon elle. Mais elle tient à souligner que les problèmes de la CAPÉ ne sont pas liés à une absence de demande pour des paniers de légumes biologiques.
«Dans un contexte où tout coûte plus cher, l’alimentation est souvent considérée comme une dépense compressible des ménages, dit-elle. Les gens se retrouvent avec un budget plus limité, mais les paniers bios permettent de court-circuiter les intermédiaires et d’offrir un prix plus abordable.»
Elle n’exclut pas que la CAPÉ puisse redémarrer le projet l’année prochaine, ou même que si la coopérative n’est plus en mesure d’offrir cette forme de panier collectif, que le Réseau pourrait reprendre le flambeau.