Plus que de simples champignons - Caribou

Plus que de simples champignons

Présenté par

Publié le

19 août 2025

Texte de

Sophie Mediavilla-Rivard

Photos de

JHA Photographie

Vous intégrez peut-être déjà des champignons sauvages à votre assiette, mais savez-vous quel rôle ils peuvent jouer dans l’innovation technologique ou les questions écologiques? C’est le genre de découvertes que le Festival des champignons forestiers du Kamouraska vous invite à faire du 19 au 21 septembre, à Saint-Pascal.
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Vous intégrez peut-être déjà des champignons sauvages à votre assiette, mais savez-vous quel rôle ils peuvent jouer dans l’innovation technologique ou les questions écologiques? C’est le genre de découvertes que le Festival des champignons forestiers du Kamouraska vous invite à faire du 19 au 21 septembre, à Saint-Pascal.
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Cette année marque la dixième édition de cet événement qui met en lumière le développement mycologique de la région du Kamouraska. Cet anniversaire permet de bonifier la programmation lors de trois jours de festivités. Le coup d’envoi sera donné le 19 septembre avec une formation d’expert pour cueilleuses et cueilleurs expérimentés, une excursion d’initiation à la mycologie en forêt, une visite de l’usine de recherche en mycotechnologies de Biopterre et un cocktail dînatoire festif. «Les journées incontournables, ce sont toutefois les 20 et 21 septembre, où on explore la science mycologique, la bouffe et le contact avec la nature», explique Pascale G. Malenfant, conseillère en développement mycologique et innovation à la MRC de Kamouraska.

Les festivaliers et festivalières, qui sont attendus par milliers, sont invités à participer à une foule d’activités gratuites, comme des conférences, des expositions, des spectacles, un jeu-questionnaire ou encore le traditionnel marché aux champignons Desjardins, qui réunit une quarantaine d’entreprises québécoises. En parallèle, des ateliers payants en compagnie de personnes expertes sont également offerts, entre ateliers scientifiques, dégustations culinaires et activités de découverte des champignons en forêt.

Pour découvrir la programmation complète, c’est par ICI.

Les trois forfaits du festival

Nouveauté cette année, des forfaits clé en main rassemblent activités de découverte des champignons et hébergement dans le but de répondre aux besoins de certaines personnes qui arrivent de loin et ne veulent pas se casser la tête. Chaque forfait est prévu pour deux personnes.

  1. Forfait science. Ce forfait comprend la visite d’usine de recherche en mycotechnologies de Biopterre, un atelier de culture de pleurotes en chaudières, un atelier de teinture de textiles à l’aide de champignons ainsi qu’une nuitée pour deux personnes à la Villa Thomas Ward, située dans le village de Kamouraska.
  2. Forfait gourmand. Ce forfait comprend un atelier de dégustation de bières aux champignons de Chapeau les Bois!, un atelier culinaire sur le conditionnement et la cuisine des champignons sauvages, une démonstration culinaire sur les pâtes fraîches aux champignons ainsi qu’une nuitée pour deux personnes à la Villa Thomas Ward
  3. Forfait nature. Ce forfait comprend deux entrées au Coup d’envoi du festival avec cocktails et bouchées, un atelier de culture de shiitakes sur billot, une excursion d’initiation à la mycologie en forêt, un atelier culinaire sur les infusions et les doubles extractions de champignons ainsi que deux nuitées en forêt, en yourte ou en wigwam, à L’Ébranché

Un festival qui vaut le détour

«Le Festival des champignons forestiers du Kamouraska est l’un des seuls festivals au Québec qui met en avant l’industrie mycologique, et ce, dans un cadre magnifique, lance Stéphane Modat, chef au restaurant Le Clan, à Québec, et ambassadeur de cette 10e édition. On a tellement de beaux produits ici, et tellement de gens qui les mettent en valeur!» Le chef intègre les champignons sauvages à sa cuisine, au rythme des saisons: morille au printemps, chanterelle l’été, suivi du cèpe, du matsutaké et de la chanterelle en tube, pour ne nommer que ces variétés. «Dans chaque plat de résistance, j’inclus généralement un champignon, parce que je trouve ça magique. C’est un aliment sauvage qui, pour moi, représente le terroir à 100% de son expression.»

Perle Morency, copropriétaire du restaurant Côté Est, à Kamouraska, est promotrice de l’événement depuis ses tout débuts. Pour elle, le festival est un incontournable pour comprendre les vertus moins connues des champignons. «On ne parle pas juste des champignons sauvages et de cultures comestibles, mais aussi de ceux qui ont des propriétés médicinales, ou qui sont utilisés dans certaines techniques comme la filtration des eaux ou la décomposition de certains déchets. C’est ce qu’on appelle les mycotechnologies», explique la restauratrice originaire du Kamouraska.

«Je pense que c’est un festival qui est très grand public même s’il semble niché: il ne s’adresse pas juste aux foodies, mais aussi aux gens qui s’intéressent à des solutions innovantes pour relever des défis de société grâce aux champignons.»
Perle Morency

La famille de Perle Morency a toujours cueilli des champignons sauvages, et la restauratrice les a donc toujours intégrés à ses recettes. Elle remarque cependant qu’ils n’ont jamais été aussi à la mode qu’aujourd’hui. «Je ne vois que de l’engouement: on a une clientèle au restaurant qui est très aventurière a priori et qui aime les produits inusités, rares et méconnus, souligne-t-elle. Habituellement, les gens sont fascinés de goûter les champignons.» Elle ajoute que, malgré ce que l’on pourrait croire, les enfants sont aussi particulièrement curieux et apprécient cet aliment.

Toujours plus à apprendre

Même les cueilleuses et cueilleurs expérimentés pourront en apprendre plus sur des espèces de champignons moins connues grâce à la formation experte d’Yvan Perreault, mycologue et propriétaire du Jardin des noix. Pour sa part, l’ambassadeur du festival  Stéphane Modat est encore surpris de découvrir certains champignons qu’il connaît un peu moins. «Je trouve ça trippant! Quand tu tombes sur une talle de champignons et que tu es sûr de ton coup, tu deviens comme un enfant tellement c’est fou, dit-il. Tu as vraiment le goût de l’intégrer dans tes plats comme dans une espèce de quête du Saint-Graal.» Le fait qu’il soit possible d’aller chercher l’ingrédient soi-même, en forêt, est pour Stéphane Modat une valeur ajoutée – et une grande richesse pour la région du Kamouraska.

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La promotion de la cueillette et des champignons sauvages comprend toutefois des risques et un devoir de sensibilisation, rappelle la copropriétaire de Côté Est. «Plein de monde s’improvise cueilleur et il y a beaucoup de défis en ce qui concerne l’identification: il y a des gens qui s’empoisonnent chaque année», précise Perle Morency, en ajoutant que «ce n’est pas parce que c’est gratuit qu’il faut cueillir à outrance ou sans respect ni encadrement». Par exemple, il est important d’éviter de raser des talles ou de s’inviter sur des terrains privés sans permission pour pratiquer l’activité. Il faut aussi se rappeler de consommer cet aliment avec modération si nous ne sommes pas des habitués de produits sauvages.

La fierté de la région

Le festival n’est qu’une manière parmi d’autres de mettre de l’avant le Kamouraska mycologique. Un projet régional bat d’ailleurs son plein depuis 15 ans. L’idée est née du «besoin de miser sur une identité un peu différente pour se démarquer, d’avoir une signature et une couleur unique pour la région, selon la conseillère en développement mycologique Pascale G. Malenfant. Le champignon a pris cette place-là et plein de monde a adhéré au projet: les différentes organisations de développement du territoire, beaucoup d’entreprises, le centre de recherche Biopterre, Tourisme Kamouraska…»

«Aujourd’hui, ce sont environ 190 entreprises, organisations et institutions de recherche et d’enseignement qui contribuent au développement de Kamouraska Mycologique de près ou de loin. C’est immense sur un si petit territoire!»
Pascale G. Malenfant

Ce positionnement permet à la région de rayonner non seulement au sein de la province, mais également à l’international. Le Kamouraska Mycologique est notamment lié à l’Institut mycologique européen et collabore avec une équipe de recherche espagnole depuis 2009. L’Alliance de l’industrie touristique du Québec a également remis le Prix excellence tourisme dans la catégorie «Innovation et développement» au Festival des champignons forestiers du Kamouraska en 2022.

«En ce moment, pour chaque dollar investi au festival, c’est près de cinq dollars de retombées pour la région», souligne Pascale G. Malenfant, qui est témoin de l’évolution et du succès de ce projet qui ne fait que croître, année après année.

En septembre, ne manquez donc pas l’occasion de participer à cette édition anniversaire du Festival des champignons forestiers du Kamouraska, que vous soyez initié ou tout nouveau dans le domaine. L’ambassadeur de l’événement, le chef Stéphane Modat, vous invite d’ailleurs à venir célébrer avec nous les champignons comme symbole de notre terroir forestier et de notre identité culinaire!

La chanterelle à l’honneur pour Stéphane et Perle

Stéphane Modat: «Quelque chose que j’aime beaucoup, ce sont les pickles de chanterelles. J’en fais des quantités avec des boutons de chanterelle en début de saison, comme ça je suis sûr d’en avoir pour l’année.»

Perle Morency: «Mon champignon préféré reste la chanterelle, parce qu’elle est abondante, délicate et facile à identifier. En ce moment, je travaille sur un livre de recettes à base de champignons avec Kim [Côté, le chef de Côté Est et conjoint de Perle] et Camila Czieslak [la cheffe de la pizzéria Pépita, autre projet du couple], donc j’ai beaucoup expérimenté, autant dans le salé que le sucré, et je trouve que la chanterelle est très polyvalente.»

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