Pourquoi tout le monde devrait écouter le balado Front de bœuf? - Caribou

Pourquoi tout le monde devrait écouter le balado Front de bœuf?

Publié le

26 novembre 2025

Texte de

Geneviève Vézina-Montplaisir

Depuis que j’ai terminé la série balado Front de bœuf, j’ai envie de crier sur tous les toits: «il faut absolument que vous écoutiez ça!» Écouter les 268 minutes de cette série de 6 épisodes, menée par main de maître par Justin Laramée, devrait être un devoir obligatoire pour toute personne qui ingère de la nourriture de façon quotidienne (donc pour tout le monde!), qu’elle mange de la viande ou non. Mais avant de vous rendre sur la plateforme OHdio, je vous invite à lire les réflexions que m’ont inspiré l’écoute de cet balado.
Front de bœuf
Depuis que j’ai terminé la série balado Front de bœuf, j’ai envie de crier sur tous les toits: «il faut absolument que vous écoutiez ça!» Écouter les 268 minutes de cette série de 6 épisodes, menée par main de maître par Justin Laramée, devrait être un devoir obligatoire pour toute personne qui ingère de la nourriture de façon quotidienne (donc pour tout le monde!), qu’elle mange de la viande ou non. Mais avant de vous rendre sur la plateforme OHdio, je vous invite à lire les réflexions que m’ont inspiré l’écoute de cet balado.
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C’est quoi cette série dont tout le monde parle et que tout le monde devrait écouter? Voici la description qu’on peut lire sur la plateforme audio de Radio-Canada: «Après Run de lait, sa pièce-documentaire sur l’industrie laitière québécoise [ndlr: vraiment excellente, un autre must!], Justin Laramée poursuit son exploration des réalités agricoles en se questionnant sur le sort de la vache laitière dans la Belle Province. Guidé par des producteurs, des chercheurs et d’anciens dirigeants de diverses associations de la filière bovine, il remonte le fil d’une histoire collective: faillite d’abattoirs, crise de la vache folle, transport des animaux, autonomie alimentaire. Front de bœuf, c’est la quête de Justin Laramée, qui interroge notre rapport à ce que nous mangeons et les pratiques de l’industrie agroalimentaire».

Pour moi, Front de bœuf, c’est surtout une série qui met en en lumière la façon dont notre autonomie alimentaire est menacée et à quel point on est loin de suivre la vision de la nouvelle politique bioalimentaire, dont la mission est «de renforcer l’autonomie alimentaire de la province et de soutenir le secteur agroalimentaire, essentiel à l’économie, à la vitalité des régions et à la santé du Québec».

Alors que mon écoute aurait pu me démoraliser et m’abattre, j’en suis plutôt ressortie galvanisée et convaincue plus que jamais de l’importance de notre mission chez Caribou: vous faire découvrir les visages de ceux et celles qui nous nourrissent, vous montrer qu’il existe des acteurs dans notre industrie agroalimentaire qui font les choses autrement, et qu’il y a, au Québec, plus d’un David contre les nombreux Goliath.

L’écoute du balado m’a encore plus persuadée de la pertinence de consommer local. Cette valeur de consommer des produits de proximité est celle qui, selon moi, fait le plus de sens en ces temps de bouleversement climatique, politique et économique, quand vient le temps de mettre des aliments dans nos assiettes. Et qui plus est, quand vient le temps de mettre des aliments littéralement dans notre corps. Car c’est ce dont il est question à la base, faut-il le rappeler, chaque jour, on met des aliments dans notre corps et ils se transforment en énergie pour nous nourrir et nous permettre de vivre. Rien de moins! Donc, mieux vaut les choisir avec soin, cohérence et conscience.

Front de bœuf est un autre rappel de l’importance de savoir d’où viennent les aliments que nous ingérons et de nous questionner sur les nombreux chemins qu’ils ont empruntés. Nous le répétons depuis des années dans les contenus créés pour Caribou, mais il faut plusieurs voix pour que le message soit martelé et finisse par être entendu.

Cette série rappelle également l’importance des commerces de proximité pour s’approvisionner en viande et en autres produits alimentaires, quand notre situation géographique nous le permet. Dans ces commerces, les bouchers savent la provenance de la viande qu’ils vendent, et il n’en tient qu’à nous de leur demander l’histoire de tel ou de tel producteur. Ils se feront un plaisir de vous la raconter et vous ne verrez jamais plus votre steak de la même façon!

Pour un journalisme de qualité

L’écoute de Front de bœuf, m’a aussi permis de garder foi en l’humanité. Oui, oui! Il peut se faire encore aujourd’hui, à l’heure de l’intelligence artificielle et de la désinformation, du contenu journalistique de qualité, de fond, et de longue haleine.

Malheureusement, chez Caribou, nous n’aurions jamais eu le budget pour mener ce genre d’enquête, mais je remercie la société d’État qu’est Radio-Canada d’avoir considéré ce sujet comme en étant un d’intérêt public et d’avoir investi les sous et les ressources nécessaires pour que ce projet voit le jour.

Je salue aussi le travail immense de recherche de Justin Laramée et de Gina Desjardins et de toute l’équipe de réalisation et de production. Vous me donnez foi en l’avenir du journalisme et en l’avenir de média comme le nôtre qui, à plus petite échelle, travaille chaque jour pour faire comprendre l’importance de manger local et de s’approvisionner dans des commerces de proximité.

J’ai espoir qu’un balado à la fois, qu’un magazine à la fois, qu’un article à la fois, les mentalités vont évoluer, en même temps que le contenu de nos assiettes.

Si ce n’est pas déjà fait, allez dévorer Front de bœuf et dites-moi ce que vous en avez pensé!

Geneviève Vézina-Montplaisir est cofondatrice et coéditrice du magazine Caribou.

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