Lorsqu’une nouvelle recrue souhaite s’initier au piégeage, les membres des Trappeuses du Québec partagent leurs astuces. Pour la fondatrice du groupe, l’ours, le rat musqué et le castor sont imbattables en termes de goût et d’accessibilité. «Le rat musqué et le castor ne sont pas trop difficiles à piéger», mentionne-t-elle, en insistant sur l’importance de porter une attention particulière à la cuisson pour éviter les risques de contamination. Autre enjeu: la fraîcheur de la viande. Les trappeurs doivent aller vérifier l’état de leur piège quasi-quotidiennement s’ils souhaitent se nourrir avec la viande, afin de récolter les animaux trappés avant que leur viande ne se gâte.
Selon Cathy Naud, les bienfaits de la viande sauvage sont pluriels: «Les gens veulent des animaux élevés en pâturage, ils ne veulent pas d’hormones ni d’antibiotiques; notre viande, c’est pas mal ça.» Combiné à la panoplie de saveurs et à la versatilité du gibier, difficile de demander mieux pour la trappeuse! «L’ours par exemple, je vais souvent l’utiliser comme du bœuf dans de la sauce à spaghettis, des ragoûts ou des lasagnes. J’ai fait un pâté chinois de castor que j’ai fait goûter à mon voisin, il s’est roulé par terre!»
Les Trappeuses du Québec travaillent présentement sur un premier livre de recettes entièrement consacré à la viande de trappe. «Je vois de plus en plus de gens qui vont cueillir des champignons, chercher du poivre des dunes, du thé du Labrador. Ça fait partie de notre nature, ce sont des ressources renouvelables, mais la viande est là aussi», souligne celle qui trappe dans la réserve faunique Papineau-Labelle dans les régions des Laurentides et de l’Outaouais.
Est-ce que finalement, la viande de trappe est moins dispendieuse que celle achetée en épicerie? «Avec le temps que ça implique et le prix de l’essence, c’est peut-être plus cher, sauf que le piégeage, c’est une passion aussi. On le fait parce qu’on aime ça. Pour moi, la viande, c’est un bonus», affirme Cathy Naud.