Rien ne fut plus faux.
En réalité, chaque conférence y était pertinente. Que ce soit un chercheur suisse qui venait nous apprendre sur la résistance de certains hybrides face aux changements climatiques, en passant par les débats suscités par Miguel A. Torres, président de la grande maison viniviticole Familia Torres, sur l’impact mi-figue, mi-raisin de l’agriculture bio dans ses vignes, les débats étaient nombreux, et les discussions, fort stimulantes. J’étais impressionné par ce que Michelle Bouffard et ses collègues avaient pu organiser. Michelle est une femme de multiples talents, mais nous la connaissons plus spécifiquement comme sommelière, chroniqueuse et autrice.
Pandémie oblige, l’événement n’a repris sa version «physique» que cette année, les 22 et 23 janvier dernier. Il est revenu en grande, avec une programmation encore plus étoffée, au Marché Bonsecours dans le Vieux-Montréal. Mais j’ai adoré tous les aspects de cet événement. Entendons-nous: je n’y étais que comme simple vigneron, et non pas comme un invité de marque, conférencier ou ambassadeur!
Tout d’abord, mes collègues vignerons québécois y étaient en plus grand nombre. En 2019, nous étions 3. Ce coup-ci, une bonne douzaine de vignerons étaient assis à ma table, et certains autres étaient du côté des invités distingués. Revoir les collègues au beau milieu de l’hiver faisait du bien.
J’ai apprécié les conférences aussi. Plusieurs ont suscité de belles discussions à notre table de vignerons. Par ailleurs, les expériences de Matthieu Beauchemin, du Domaine du Nival au Québec, et d’Olivier Sébé, du domaine La Clausade, près de Montpellier, étaient informatives et sympathiques. Commenté par un chercheur de Lallemand Œnologie, la présentation montrait toute la dynamique dans ce domaine. J’ajouterais que les questions que certains vignerons se posent sur le bio ne sont pas complètement dénuées de sens. L’importance de la recherche et développement dans ce domaine montre que tout n’est pas noir ou blanc (ou ni pourriture blanche, ni pourriture noire — blague viticole de mauvais goût).
Mais, deux autres éléments m’ont encore plus touché.
Tout d’abord, la dégustation sur l’heure du midi. Plusieurs régions viticoles y ont présenté leurs produits, mais il y avait une table pour les vins du Québec, notamment pour les bulles. J’ai eu l’immense plaisir de présenter mes vins, mais aussi les bulles de l’Orpailleur, du Vignoble Ste-Pétronille, et du Domaine Bergeville. Devant de si belles bulles, je présentais mes propres vins avec une grande dose d’humilité. Mais les invités, qui venaient de partout dans le monde, des vignerons/viticulteurs, des chercheurs, des conférenciers, étaient tous très curieux de voir ce qui se faisait ici. C’était vrai aussi lors de l’événement de 2019.