Savourer le terroir grâce aux crèmes glacées - Caribou

Savourer le terroir grâce aux crèmes glacées

Publié le

15 juin 2025

Texte de

Virginie Landry

Et si la plus rafraîchissante façon de se régaler de fruits d’ici était sous forme de friandises glacées? Rencontre avec des artisans glaciers installés à Montréal — Alexandre Deslauriers, copropriétaire des Givrés, et Anabelle Berkani, propriétaire d’Iconoglace — qui ont décidé, malgré une panoplie de défis, de mettre le Québec au cœur de la création de leurs crèmes glacées.
crèmes glacées
Et si la plus rafraîchissante façon de se régaler de fruits d’ici était sous forme de friandises glacées? Rencontre avec des artisans glaciers installés à Montréal — Alexandre Deslauriers, copropriétaire des Givrés, et Anabelle Berkani, propriétaire d’Iconoglace — qui ont décidé, malgré une panoplie de défis, de mettre le Québec au cœur de la création de leurs crèmes glacées.
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Ces entrepreneurs aux valeurs bien ancrées dans leur territoire ont fait le choix de miser sur les produits locaux dès le tout début de leur aventure, soit en 2010 pour Les Givrés et en 2020 pour Iconoglace. Une décision qui les ferait se démarquer des autres crémeries, certes, mais qu’ils ont aussi prise parce qu’à leur avis, rien ne goûte bon comme ce qui pousse ici.

Bien qu’il eût été facile pour les deux glaciers de ne s’amuser qu’avec la fraise, la framboise et le bleuet, de classiques récoltes d’été, ni Alexandre Deslauriers ni Anabelle Berkani ne s’y sont limités.

Chez Les Givrés, on peut essayer des crèmes glacées, sorbets ou crèmes molles aux saveurs du terroir comme rhubarbe, camerise, bleuet-cassis ou même cerise griotte, pour ne nommer que celles-là. Et l’an dernier chez Iconoglace se sont succédé sur le menu des parfums éphémères tels que melon d’eau jaune, amélanche, cantaloup, prune mirabelle et plus encore.

S’approvisionner

Voici le plus grand défi que rencontre la créativité des deux entrepreneurs: trouver des producteurs qui sauront leur fournir une assez grande quantité de fruits pour alimenter leurs ambitions. «La première fois qu’on a acheté de la rhubarbe, elle venait de Pologne, raconte Alexandre Deslauriers. On s’est dit: “Plus jamais.”» Les framboises d’Anabelle Berkani, quant à elles, arrivaient de Hongrie.

Heureusement, la situation s’est grandement améliorée. «Maintenant, il y a de plus en plus de producteurs locaux qui récoltent et qui vont surgeler rapidement, garantissant la fraîcheur des aliments», explique le copropriétaire des Givrés.

Pour eux, obtenir de grandes quantités de fraises du Québec n’est plus un problème. Ils ont aussi trouvé une productrice de framboises très fiable. Puis, la rhubarbe, dont ils achètent plus de deux tonnes chaque année, vient des Fermes Serbi à Laval.

«Le gars qui m’apporte du cassis en fournit aussi pour Les Givrés, fait remarquer Anabelle Berkani avec enthousiasme. C’est bon pour les producteurs d’avoir des entreprises locales à qui vendre leurs produits.»

Transformer

Une fois les fruits sur place, il faut maintenant les transformer avant de pouvoir les incorporer dans les mélanges de sorbets et de crèmes glacées.

Certains aliments demandent plus d’efforts que d’autres. Alexandre Deslauriers donne la rhubarbe en exemple, le légume devant être lavé, coupé, cuit et transformé en purée avant d’être incorporé dans une recette. Anabelle Berkani, qui travaille les fruits frais («pour un goût plus croquant!»), en témoigne également: «Il m’a fallu développer des techniques pour faire des purées bien lisses.» Le cassis et l’amélanche l’ont tourmentée!

«Ce n’est pas pour rien que tous les glaciers [n’utilisent pas les petits fruits locaux]: c’est parce que ce n’est pas facile! Tout me coûterait moins cher si j’allais voir ailleurs, mais c’est contre mes valeurs!»
Anabelle Berkani

Mais, avec de bons outils — un pasteurisateur, un maturateur, un congélateur continu, entre autres machines utilisées chez Les Givrés —, tout est possible.

crèmes glacées les givrés

Déguster

Autant aux trois succursales montréalaises des Givrés qu’aux deux d’Iconoglace, la saison estivale est déjà bien entamée. Leur été sera consacré à servir de délicieuses friandises glacées à une clientèle gourmande toujours curieuse d’essayer de nouvelles saveurs.

En parallèle, les glaciers se promettent de continuer à développer de nouveaux parfums en expérimentant avec les produits d’ici, mais pas que les fruits! «On est en train de travailler un parfum au miso avec du soya local», dévoile justement Alexandre Deslauriers.

Et si le lait changeait tout?

«On doit être les seuls [au Québec] à faire le gelato avec du lait de la ferme», affirme Chantale Riverin, propriétaire de la microlaiterie Riverin du Lac, à Hébertville-Station, au Lac-Saint-Jean. En effet, si la plupart des commerces font leur gelato avec du lait 3,25%, à la microlaiterie, on approche plutôt des 4,8% de gras. Si elle estime que cette variante ne modifie pas le goût, la texture, quant à elle, est bien meilleure. «Tellement plus soyeuse, tellement plus douce», confie-t-elle.

Coups de cœur

La molle au cassis de Cassis Monna & Filles, à l’île d’Orléans

Le sundae aux bleuets des Bleuets du Vire-Crêpes, à Saint-Nicolas

La molle à la lavande de la Maison Lavande, à Saint-Eustache

Le sorbet artisanal fraise et basilic de la Crèmerie Oaké, à Bromont

La molle camerise et gâteau au fromage de Choco Chocolat, à Joliette

La molle à la bière d’épinette du Berlingot, à Laval

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