Un goût pour l’acidité qui ne date pas d’hier
Quiconque a pu explorer l’univers de la bière belge sait que les fruits et l’acidité y sont mis en valeur dans plusieurs styles classiques. Que ce soit dans les célèbres lambics, de la Gueuze (sans fruits) à la Kriek (lambic à la griotte), chaque gorgée se termine en une salve surette qui ne laisse personne indifférent. On pourrait dire la même chose des Rouges des Flandres, comme la légendaire Rodenbach Grand Cru, qui sont clairement conçues pour créer un pont entre les mondes vinicoles et brassicoles.
En Allemagne du 21e siècle, les bières surettes ont largement été reléguées aux oubliettes… sauf dans les environs de Berlin et de Leipzig. Autour du centre-ville de cette dernière, la Gose est toujours élaborée par une poignée de brasseurs qui font perdurer ce style délicatement acidulé, salé (oui, oui) puis parfumé à la coriandre. À Berlin, la Berliner Weisse est devenue une bière industrielle dominée par la marque Berliner Kindl. Cela eu pour effet de distribuer la bière légère et surette partout en ville, mais cela a également détruit toute forme de diversité dans le genre.
Au grand plaisir des amateurs, ces deux styles allemands sont extrêmement populaires en Amérique du Nord – incluant au Québec – à un point tel que les exemples se comptent ici par milliers!
Le lien entre le yogourt et la bière
Fait inusité: l’acidité de certaines bières, surtout quand elle ne contient pas de fruits, provient des mêmes bactéries lactiques que l’on retrouve dans un yaourt nature. Ces lactobacilles sont contenues directement dans l’orge et peuvent être libérées dans le moût lorsque la céréale trempe de longues heures à des températures précises. C’est d’ailleurs un des secrets de la Berliner Weisse traditionnelle.
3 excellentes bières québécoises surettes