H pour Hybride - Caribou

Publié le

20 octobre 2022

Texte de

Les Minettes

Illustration de

Elisabeth Cardin

Dans cet abécédaire sur les vins du Québec, c’était un incontournable pour nous de vous parler d’hybrides. Non seulement ce sont des  cépages que nous adorons, mais c’est avant tout ce qui définit l’identité de nos vins et qui fait la richesse de notre terroir. Avec la lettre H, on vous parle aujourd’hui des (cépages) hybrides, en vous expliquant ce qu’ils sont, comment ils sont arrivés ici, pourquoi ils sont tant appréciés au Québec et ce qu’ils ont apporté au vignoble québécois.
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Dans cet abécédaire sur les vins du Québec, c’était un incontournable pour nous de vous parler d’hybrides. Non seulement ce sont des  cépages que nous adorons, mais c’est avant tout ce qui définit l’identité de nos vins et qui fait la richesse de notre terroir. Avec la lettre H, on vous parle aujourd’hui des (cépages) hybrides, en vous expliquant ce qu’ils sont, comment ils sont arrivés ici, pourquoi ils sont tant appréciés au Québec et ce qu’ils ont apporté au vignoble québécois.
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Plus grand que la panse

Si vous consommez des vins québécois, vous avez assurément déjà dégusté un vin issu d’un cépage hybride. Frontenac blanc, gris, noir, saint-pépin, petite perle, marquette, la crescent, vidal, maréchal foch, seyval, vandal-cliche… la liste est longue. Ces nombreux cépages représentent 88% de l’encépagement du vignoble québécois. C’est quoi un hybride? Ces cépages sont le résultat d’un croisement entre des vignes dites «nobles», des cépages européens comme le pinot noir ou le chardonnay (vitis vinifera), et des vignes plus rustiques (américaines ou d’Europe du Nord), acclimatées à certaines conditions comme le froid. 

Pour la petite histoire des hybrides, voici: le vignoble européen a connu une grosse période de crise durant le 19e siècle alors que des maladies comme le phylloxéra, le mildiou et l’oïdium l’ont détruit en quelques années. Cet épisode catastrophique a poussé les pépiniéristes et les hybrideurs à développer de nouveaux cépages plus résistants à ces diverses maladies (des hybrides) afin de les rendre plus robustes. Cette période de développement a cessé en France dans les années 1950, mais certains pays et États comme l’Allemagne, la Suisse et les États-Unis ont continué cette mission de créer des hybrides (et on les remercie!).

Avec les croisements de vignes et le développement de nouveaux hybrides, on cherche à réunir les qualités génétiques de deux «parents» puis on clone les vignes hybrides produites pour avoir la même identité et les mêmes gènes. Les qualités recherchées de ces croisements sont, d’un côté, la capacité à produire des raisins qualitatifs et de l’autre la rusticité et la résistance au froid et au gel, mais aussi aux diverses maladies.

Les hybrides sont classés en deux catégories:

  • Les «semi-rustiques» : seyval, vidal, maréchal foch, geisenheim, acadie et cayuga. Ils doivent être couverts l’hiver pour les protéger et peuvent survivre jusqu’à -22 degrés Celsius.
  • Les «rustiques»: frontenac noir, gris, blanc, marquette, st-croix, radisson, petite perle, la crescent, itasca. Ces cépages n’ont pas besoin d’être couverts et peuvent survivre jusqu’à -34 à -36 degrés Celsius.

Ici, les hivers peuvent être (très) rudes, les étés sont de plus en plus chauds et humides, et le cycle végétatif de la vigne est assez court: le climat du Québec ne rend pas toujours la tâche facile aux vignerons. C’est pourquoi un grand nombre de ces derniers se tournent vers des hybrides aux diverses qualités : plus robustes et avec un meilleur rendement, des cépages avec plus d’arômes et de diversité (acidité plus élevée, tanins moins présents). Pour comprendre ces « nouveaux » cépages et comment ils fonctionnent, il faut les étudier davantage. Nombreux sont les vignerons donc qui expérimentent les fermentations et les élevages, afin d’identifier leurs caractéristiques et de trouver les meilleures manières de les mettre en valeur.

Les hybrides s’épanouissent pleinement dans notre climat et c’est le résultat d’un travail d’équipe, commençant par les hybrideurs, et passant par les pépiniéristes et finalement les vignerons. Tous jouent un rôle primordial et participent pleinement au développement des hybrides. L’hybrideur a pour rôle de croiser les variétés de vignes afin d’obtenir l’hybride idéal. Le pépiniériste va quant à lui produire et élever cette vigne, comprendre comment elle interagit avec le terroir, afin de les conseiller aux différents vignerons en fonction des conditions climatiques du terroir sur lequel ils sont implantés. 

Ce travail de recherche et de développement fait qu’aujourd’hui nous pouvons dire que les hybrides font l’identité de nos vins et participent au rayonnement de notre terroir, puisque nulle part ailleurs dans le monde on ne retrouve un tel encépagement avec autant d’hybrides. Nous nous démarquons en utilisant ces derniers et nous pouvons être fiers de notre patrimoine vitivinicole unique en son genre. Nos vins ont de la personnalité et de la typicité et nous vous encourageons encore et toujours à les déguster!

Quelques hybrides à surveiller

Parce que le vignoble québécois est en constante évolution, on se devait de vous donner une petite liste non exhaustive des hybrides qu’on sera amené à retrouver dans nos bouteilles de vin très prochainement.

  • Pour les blancs: sainte-cliche, itasca, osceola muscat, hibernal (ou geisenheim)
  • Pour les rouges: crimsom pearl, lucy kuhllman, sabrevois, TP 1-1-12, trollhaugen
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