— N’y a-t-il pas une loi qui protège les espèces vulnérables?
Au cours des ans, le ministère [du développement durable, Environnement et Lutte contre les changements climatiques] a implanté des programmes de protection de certaines espèces menacées ou vulnérables. Actuellement, 78 plantes sont totalement ou partiellement protégées, comme l’ail des bois, le gingembre sauvage, le ginseng ou le carcajou. On dispose donc de lois, mais elles sont sans dents, puisqu’il y a peu de surveillance. Des formations et des cahiers de charge existent aussi. Toutefois, les suivre ou y adhérer se fait sur une base volontaire. Rien n’est obligatoire. Ce laisser-faire est décourageant quand on voit un cueilleur ou un restaurant vendre des espèces protégées. Certains trouvent des prétextes tels que «c’est mon droit parce que mon père en cueillait». Juste d’en parler, j’ai la sève qui monte et bouille!
— Quelles sont les autres pistes de solution pour favoriser une cueillette éthique?
L’éducation! Encourager les cueilleurs professionnels à se former, bien entendu. Mais prendre aussi le temps de conscientiser les restaurateurs, les cueilleurs amateurs et les consommateurs.
Par exemple, si un chef demande une plante protégée, certains cueilleurs en vendent sans rien dire. Nous, on parle avec les chefs. Ces échanges, qui permettent une prise de conscience, sont riches pour eux comme pour nous!