Parti de rien
Ce succès retentissant, jamais Gérald Le Gal n’aurait pu l’imaginer il y a 30 ans.
«[Fonder Gourmet Sauvage], c’était une idée absolument farfelue, qui n’avait pas de sens à l’époque, raconte-t-il en riant. Je manquais de capital, j’avais une faible connaissance de la transformation et aucune connaissance de la mise en marché!»
L’homme aux multiples vies (élevé sur une ferme du Manitoba, il a été tour à tour enseignant, agent de développement économique dans le Grand Nord, pêcheur en Nouvelle-Écosse, entre autres) possédait toutefois un impressionnant bassin de connaissances sur la flore sauvage et, surtout, une persévérance à tout casser. Il en fallait pour convaincre les restaurateurs, ses premiers clients, de se risquer à intégrer ses produits dans leurs menus.
Les premières années n’ont pas été difficiles, mais plutôt «extrêmement difficiles» selon ses dires. Il aura fallu presque une décennie avant que l’entrepreneur ne se verse un premier chèque de paie.
«Le marché n’existait tout simplement pas. Des chefs me demandaient si j’étais sûr que mes produits étaient comestibles. Tout était à faire, mais ça me passionnait tellement que je devais essayer de convaincre les gens qu’il y avait quelque chose là d’intéressant.»
De fil en aiguille, Gourmet Sauvage a créé sa niche, séduisant d’abord les chefs comme Normand Laprise, Anne Desjardins ou Daniel Vézina, puis les clients de ces derniers et les foodies en tout genre.
En 2015, l’arrivée d’Ariane et de son conjoint Pascal, qui a fondé la ligne de vêtements éthique Oöm, a donné une impulsion nouvelle à l’entreprise, maximisant la vente en ligne et la présence sur les réseaux sociaux. La mission éducative de Gourmet Sauvage s’affirme de plus en plus, autant ou peut-être même davantage que la vente de «petits pots». Par exemple, l’entreprise offre cette année une première formation en ligne de six mois dans laquelle les aspirants cueilleurs sont suivis presque pas à pas.