Sur la route des torréfacteurs du Québec
Publié le
18 mars 2024
Texte de
Virginie Landry
L’objectif de ce parcours agrotouristique est simple: promouvoir la valeur ajoutée d’acheter du café torréfié localement. Parce que, faut-il le rappeler, il est impossible d’en faire pousser au Québec, sa culture se réalisant dans des conditions climatiques subtropicales, chaudes et humides. Ceux qui ont toutefois envie de «locavoriser» leur ingestion de java matinal peuvent le faire en se tournant vers un produit transformé ici. Ça, il y en a!
Annick Van Campenhout, secrétaire générale de l’ATCQ, qualifie le projet de route du café de «rassembleur et très prometteur». Selon elle, ce sera une façon pour les torréfacteurs de démontrer tout leur savoir-faire et, pour les consommateurs, d’en apprendre davantage sur leur boisson préférée tout en découvrant de nouveaux petits cafés de quartier.
Elle estime qu’une cinquantaine de membres ont déjà confirmé leur intérêt à être épinglés sur ladite carte et que des dizaines d’autres pourraient s’ajouter rapidement après sa mise en ligne au printemps. «Il y a le potentiel d’en avoir 120», précise-t-elle avec enthousiasme.
Frédérick Bernier, copropriétaire du Café Bonté Divine à Saint-Jean-Port-Joli, est torréfacteur depuis plus de 20 ans. Son établissement sera l’un des arrêts proposés sur la route du café, à son plus grand bonheur.
D’ailleurs, il souligne l’esprit de camaraderie entre torréfacteurs dans la province: «Chacun de nous a ses spécialités, c’est pourquoi personne n’est en compétition. Il y a de la place pour tout le monde.» À son avis, c’est justement ce qui définit l’offre québécoise en matière de café: son impressionnante variété et sa grande qualité.
Torréfier pour se différencier
«Le profil de goût d’un café se définit d’abord par son pays d’origine (Brésil, Colombie, Éthiopie, Pérou, etc.) et ensuite par sa torréfaction (la cuisson du grain)», explique M. Bernier. Là où le torréfacteur peut réellement mettre ses connaissances en application, c’est en choisissant la parfaite torréfaction pour sublimer les qualités intrinsèques du grain, comme l’arabica ou le robusta.
Certains établissements dits de troisième vague, majoritairement installés dans les grands centres de la province, proposent des torréfactions plus nichées, comme le café blond. Mais M. Bernier mentionne que les torréfacteurs traditionnels offrent surtout trois types de torréfaction: brune, mi-noire et noire.
Chacun a ses particularités uniques (on pense à des arômes de chocolat, de noix ou de fruits, entre autres profils de goût). La visite d’une brûlerie locale sur la route du café permettra au consommateur de mieux discerner sa torréfaction préférée grâce aux conseils de pros.
L’importance d’être équitable
Selon M. Bernier, les Québécois sont des épicuriens curieux qui aiment non seulement découvrir de nouveaux produits, mais aussi déterminer d’où proviennent les aliments qu’ils consomment.
«Beaucoup d’éducation au sujet du café a été faite dans les dernières décennies, admet-il, ce qui fait que le consommateur sait ce qu’il recherche.» Entre autres critères? L’exploitation durable de la ressource, le respect des ouvriers sur les plantations, la gestion responsable du transport des grains…
Ça tombe bien, parce que ce travail en amont est réalisé avec une grande diligence de la part des torréfacteurs locaux. En effet, Mme Van Campenhout confirme que la plupart des membres de l’ATCQ visitent fréquemment leurs fournisseurs dans les pays producteurs de café afin de porter une attention particulière quant à la provenance de leurs grains.
Les Québécois qui prendront la route du café pourront donc boire leur latté en ayant la tête tranquille: leur café torréfié ici sera non seulement délicieux, mais aussi juste et responsable.
– Pour en savoir plus: La Route du Café