De la terre au sac de chips - Caribou

De la terre au sac de chips

Publié le

05 décembre 2022

Texte de

Pénélope Leblanc

Crédit photos:

Deux Huit Huit

Produire des chips 100% locales avec une liste d’ingrédients courte pour accompagner l’apéro arrosé de cidre ou de vin d’ici, c’est le pari qu’ont fait Jennifer et Jean-Philippe avec leur entreprise de croustilles Miett Chips. Caribou leur a demandé ce qui leur a donné envie de tomber dans les patates. 
croustilles locales
Jean-Philippe Matteau et Jennifer Charland lors de la récolte de leurs pommes de terre à l'automne 2022.
Produire des chips 100% locales avec une liste d’ingrédients courte pour accompagner l’apéro arrosé de cidre ou de vin d’ici, c’est le pari qu’ont fait Jennifer et Jean-Philippe avec leur entreprise de croustilles Miett Chips. Caribou leur a demandé ce qui leur a donné envie de tomber dans les patates. 
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Jennifer Charland et Jean-Philippe Matteau ne viennent pas du milieu agricole. Jennifer cherchait un projet pour utiliser la terre non exploitée qu’elle habitait à Mirabel dans les Laurentides. C’est dorénavant un hectare de pommes de terre entièrement destiné à la production de croustilles qui pousse à la toute nouvelle ferme Aviateur. Jean-Philippe, un ami ingénieur de longue date, prenait, lui, une année sabbatique lorsque l’idée des croustilles locales a germé pour le duo. «On avait un peu peur, on se demandait pourquoi personne n’en faisait», rigole Jennifer. En effet, à part YumYum, aucune autre entreprise québécoise n’offre de croustilles produites de A à Z au Québec.

«On remarquait la grande tendance des vins québécois et on trouvait dommage d’accompagner ça avec des Miss Vickies ou des Kettles… Pourtant, aux États-Unis, c’est assez répandu que chaque région ait ses chips locales. On ne comprenait pas que ce ne soit pas le cas ici, alors qu’on a de bons producteurs de patates.»
Jennifer Charland
pommes de terre

Ce n’est qu’en janvier 2022 que les deux amis ont officiellement entamé leur projet, puis en mai qu’ils ont semé les pommes de terre. Miett est encore tout neuf et encore très artisanal. «On fait tout à deux pour l’instant. On s’occupe de la production six jours par semaine et l’autre jour, on livre aux points de vente, explique Jennifer. On a eu beaucoup d’aide de nos amis et de notre famille qui sont venus faire des corvées de désherbage, notamment. On a aussi pu compter sur quelques fermiers des alentours pour nous prêter de l’équipement comme les Jardins de la Pinède, une ferme bio à Oka, qui nous a prêté la machine pour sortir les pommes de terre du sol.» Jennifer ajoute qu’ils seront mieux équipés pour la prochaine année, comme ils cultiveront trois hectares plutôt qu’un et qu’ils transformeront donc trois fois plus de patates en croustilles.

Des saveurs classiques, mais qui goûtent notre terroir

Les chips laurentiennes cuites à la marmite de Miett sont en vente dans quelques points de vente dans les Laurentides, à Laval et dans la métropole depuis quelques semaines seulement. Trois saveurs sont offertes pour l’instant: nature, BBQ érable, puis sel et sumac. «On a regardé les meilleurs vendeurs sur le marché et les trois saveurs les plus populaires sont BBQ, nature et sel et vinaigre. Mais on voulait des aromates d’ici. Il y a une érablière sur la ferme. Je transforme donc l’eau d’érable en sucre. On cueille aussi nous-mêmes notre sumac (les petits fruits rougeâtres du vinaigrier donnent aux croustilles des allures de chips aux ketchup). C’était également important pour nous que ça reste des chips simples que tu ouvres à n’importe quel moment: en revenant d’une game de hockey, en regardant la télé, à l’apéro, etc», précise la cofondatrice de l’entreprise. C’est pourquoi Miett offre des saveurs que les consommateurs connaissent.

chips 100% locales

C’est aussi une des raisons pour lesquelles le prix des Miett est abordable (présentement en vente autour de 6$ pour un sac de 150g), explique Jennifer. «On voulait que ça reste accessible même si c’est un produit du Québec, que ça reste des chips qu’on ne consomme pas juste dans les occasions spéciales».

À quoi ressemblera Miett chips dans les prochaines années? De nouvelles saveurs seront offertes, d’autres produits verront peut-être le jour et une buvette ouvrira possiblement sur la ferme où les gens pourront accompagner leurs chips locales d’une boisson d’ici et où les pommes de terre seront éventuellement transformées. «On n’a pas d’idées fixes pour le moment, mais on est vraiment contents de voir que l’engouement est là», conclut l’entrepreneure.

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